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Rédaction

24 February 2016

© O'Brothers Distribution

Cela pouvait être « Les derniers seront les premiers ». Bouli Lanners a préféré Les Premiers, les derniers. Le réalisateur y imprime un ruban de lumière dans la noirceur du pessimisme ambiant. Plus que jamais, le cinéaste acteur liégeois livre un message d'espoir. Qui fait du bien.

Eventail.be - D'où vous est venue l'idée du scénario?
Bouli Lanners - L'histoire de Gilou et de Cochise fait écho à une pensée pessimiste très présente dans la société, à un sentiment de fin du monde qui obsède beaucoup de gens. On ne se réjouit pas de ce qui va se passer ni du moment présent. La parano est nourrie par l'actualité, par la planète vacillante...C'est pire que Dieu. Cela fait peur. J'ai voulu apporter un message d'espoir: n'étant pas croyant, je suis avant tout un humaniste. L'homme va sauver l'homme. Gilou reprend goût à la vie par un acte tout simple: il va laisser tomber la mission de tueur à gages pour aller gratuitement rechercher une femme. Il va vers la lumière.

- Vous êtes devant et derrière la caméra. Est-ce vraiment facile ?
- Quand on fait un film, il y a beaucoup de sortes d'angoisses qui ne tariront jamais. Je suis tellement proche de Gilou qu'il fallait que je le joue. Gilou c'est moi. J'avais déjà porté les deux casquettes, notamment pour Eldorado (2008). Pour Les Premiers, les derniers, c'était plus compliqué. Je ne me sentais pas à la hauteur. Mon rôle est une mise à nu beaucoup plus importante. En voyant les rushes des acteurs de qualité, je me suis dit ils sont meilleurs. J'ai eu du mal à avoir confiance en moi. Au bout de trois semaines, je suis pleinement entré dans le personnage.

- Michael Lonsdale et Max Von Sydow sont présents dans le film. Une petite note nostalgique?
- Non pas du tout. Il fallait de bons comédiens d'un âge avancé. Personnellement, Michael Lonsdale est une figure paternelle et spirituelle. Le film pouvait faire écho à ses convictions spirituelles. J'ai eu le même coup de cœur pour Max Von Sydow. J'étais aux anges de pouvoir les réunir. J'adore fédérer même dans la vie. J'aurais pu ouvrir une agence matrimoniale (rire). Mon père aimait cela aussi. Le cinéma, fédérateur, me permet de m'exprimer à la fois sur l'image, le cadre, la musique. Travailler la narration à travers l'image me correspond vraiment bien. Réaliser est une aventure artistique et humaine énorme. Je déteste les conflits. Cela me bloque. Je ne retire rien de la souffrance. J'ai besoin d'un plateau détendu, je lance des blagues pour pouvoir affirmer mes doutes devant l'équipe. Je n'ai pas l'impression d'être jugé. J'ai besoin de créer cette bonne humeur pour mieux être dans la création.

Les Premiers, les derniers de Bouli Lanners. Avec Bouli Lanners, Albert Dupontel, Suzanne Clément, Aurore Broutin. En salle dès aujourd'hui.

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