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Rédaction

24 April 2015

© REUTERS/Eric Gaillard, Tous droits réservés

Le Festival en est à sa 17e édition (j'en ai suivi au total une bonne quinzaine) et le cru 2015 s'avère des plus excitants. Avant même l'ouverture officielle (le vendredi 24), un prélude musical a fait l'effet d'un véritable tremblement de terre. Les organisateurs ont invité, pour la première fois en Italie, le compositeur japonais Joe Hisaishi à diriger un orchestre symphonique qui jouera une sélection de ses œuvres écrites pour le grand écran. Dans le monde du cinéma asiatique, Hisaishi est un musicien culte. On lui doit entre autres la bande son des films du maître de l'animation Miyazaki (Princesse Mononoke et autres) et de L'Eté de Kikujiro de Takeshi Kitano. Pour le situer, disons qu'il est comparable en notoriété à un John Williams ou à un Ennio Morricone. A peine l'annonce de ce concert de gala avait-elle été publiée que les fans du maître nippon se sont précipités : les mille places de l'auditorium ont été vendues en 24 heures à des admirateurs venus du Japon, d'Espagne, de Grande-Bretagne ou d'Allemagne !

Joe Hisaishi à Udine © Droits réservés

Quant au coup d'envoi du Festival proprement dit (ce 24 avril), on imaginerait mal une affiche plus fracassante. Jackie Chan, l'idole du cinéma asiatique, vient présenter en première mondiale sa dernière production Dragon Blade. La star de Hong Kong est un phénomène planétaire. Acteur, producteur, scénariste, réalisateur, écrivain et même chanteur à l'occasion, Jackie Chan a commencé sa carrière à huit ans et sa filmographie occupe des pages entières dans les bouquins consacrés au cinéma chinois. Comme me le confiait un des responsables de l'événement : « Qui aurait pu imaginer, quand notre festival a commencé il y a bientôt vingt ans comme une petite manifestation dans un coin peu connu de l'Italie, qu'un jour nous pourrions dérouler le tapis rouge pour une légende vivante du septième art ? ».

L'affiche du Festival me laisse à la fois ravi et quelque peu frustré par le nombre record des longs métrages inscrits au programme : pas moins de 70 films venant de onze pays différents. Le Japon arrive en tête avec 12 productions ; puis la Corée du Sud (10) ; la Chine (8) et Hong Kong (4). Impossible, même pour un cinéphile aguerri comme votre serviteur, d'absorber en neuf jours une telle quantité de pellicule ! Il faudra faire des choix douloureux...

Un chapitre du dossier de presse a retenu mon attention: Pour la première fois dans l'histoire d'Udine, on va projeter ici un film cambodgien. Avant le massacre monstrueux perpétré en 1975 par les Khmers Rouges, le Cambodge avait produit quelque 300 films (dont à peine 30% ont pu être sauvés). L'oeuvre de Sotho Kulikar The Last Reel (réalisée avec l'aide d'une équipe australienne) marque ainsi une renaissance de la cinématographie de ce petit pays martyrisé naguère par la barbarie communiste. On saluera au passage le fait que la mise en scène de The Last Reel est signée par une femme. Espérons voir un jour chez nous le travail de cette artiste courageuse et déterminée.

En piste à présent pour neuf jours d'émotions, de rencontres et de découvertes (dont je rendrai compte dans les jours qui viennent). Ce que j'aime à Udine, c'est non seulement la qualité de la programmation et l'organisation impeccable, mais aussi le fait que ce festival est ouvert à tous les publics (rien à voir avec le côté cérémonieux et volontiers snobinard de Cannes). Me revient tout à coup en mémoire un de ces moments bénis dans une carrière de journaliste : la projection l'an dernier d'un des films les plus ahurissants de la décennie. The Search for Weng Weng du Canadien Andrew Leavold fait revivre un acteur nain qui dans une série de films parodiques tournés jadis aux Philippines incarnait l'agent secret OO7 James Bond.

J'espère qu'un jour notre Cinémathèque montrera ce véritable ovni cinématographique...

Rendez-vous lundi pour le compte rendu du WE à Udine avec Marcel Croës

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