Camille Misson de Saint-Gilles
08 May 2025
© Max Mara
La Collezione Maramotti constitue une jolie étape de villégiature transalpine entre Milan et Florence, Parme et Modène, dans une ville déjà riche de beautés du passé, pour y admirer plus de 200 œuvres contemporaines dans une scénographie lumineuse. Une collection permanente de toiles et sculptures couvrant la période d’après-guerre jusqu’à aujourd’hui et qui se trouve constamment rehaussée par des expositions d’artistes comme actuellement, celle de Roméo Mivekannin. Franco-béninois établi à Toulouse, l’artiste qui expose dans le monde entier, fait avec cette série de peintures sur velours, une entrée thématique dans le paysage artistique italien. Ses références aux toiles de maîtres de la Renaissance et aux souvenirs de l’activité grouillante de cette ancienne manufacture de confection sont admirables.
© Nicky Depasse
L’Eventail – Comment vous êtes-vous retrouvé ici, à Reggio Emilia ?
Roméeo Mivekannin – Lors d’un solo show organisé par Cécile Fakhoury, galériste à Paris, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, j’ai rencontré la famille Maramotti qui est ensuite venue visiter mon atelier à Toulouse. Leur invitation à venir voir la Collezione à Reggio Emilia, qui est très riche, m’a aussi permis de découvrir la ville ainsi que d’autres dans la région comme Modène, Ravenne, Bologne, qui n’ont pas manqué de m’inspirer.
– Pourquoi ces références dans les œuvres exposées au Caravage, à Ribeira ?
– Quand je suis venu visiter les œuvres de la Collezione pour m’y inscrire, j’ai eu peur de tomber dans quelque chose de superficiel. Je me suis alors dit que je devais saisir ces bras tendus par l’Italie, me demander pourquoi je me sentais Italien en tant qu’artiste. Je suis donc allé naturellement vers le Caravage car j’avais déjà travaillé sur cet artiste qui, à son époque, se questionnait sur son actualité. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il inspire encore les artistes d’aujourd’hui.
– Parmi toutes les villes où vous avez exposé, quelle est l’expérience qui vous laisse le meilleur souvenir ?
– Ce n’est pas parce que vous êtes Belge mais j’expose actuellement aux Beaux-Arts à Bruxelles, où j’avais déjà vu une exposition d’Antoni Tàpies. Et me retrouver dans le même espace que ses œuvres, m’avait donné l’impression d’une conversation privilégiée avec lui. Ça m’a marqué. J’adore les Beaux-Arts, je les visite chaque fois que je suis à Bruxelles. J’avais déjà exposé à Bruxelles mais au Musée d’art africain de Tervuren qui est un endroit très spécial, chargé. Or ce que j’aime, ce sont les pas de côté. Je préfère me retrouver dans un endroit où on ne m’attend pas, où je peux rencontrer des gens que je ne croiserai pas en sortant de chez moi. Pour moi, toutes les expositions se valent du moment qu’elles ont pu créer un dialogue. A partir du moment où deux personnes s’arrêtent pour se parler, j’ai réussi.
Exposition
Black Mirror
Dates
Jusqu’au 27 juillet
Adresse
Collezione Maramotti
66 via Fratelli Cervi
42124 Reggio Emilia
Italie
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