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Rédaction

13 June 2017

© Droits réservés

« Never comin' back here, 'Til the day I die, Oh, Baltimore »... plutôt radicale comme entrée en matière. Nous sommes en 1977 et Randy Newman compose Baltimore. La chanson est vue comme le commentaire social d’un citoyen mécontent de la baisse de qualité de vie à Baltimore. En 1978, c’est Nina Simone qui reprendra cet opus sur son album éponyme.

The Wire (Sur écoute en français) est une série américaine produite par HBO (2002-2008) illustrant la criminalité et la lutte anti-drogue à Baltimore. Elle a été co-créée par David Simon, ancien journaliste au Baltimore Sun City Desk qui publia un ouvrage A Year on the Killing Streets après avoir passé une année (1988) en immersion dans la brigade criminelle de la police de Baltimore. Barack Obama était un grand fan et a même « interviewé » David Simon dans le cadre de son travail sur la lutte anti-drogue et la réforme du système judiciaire américain, c’est dire...

Entre fiction et réalité, il y a toujours une marge. Mais qu’en est-il pour Baltimore ?

L'Histoire, des chiffres et des faits

Loin de pouvoir vous exposer une démonstration académique, les chiffres qui suivent sont néanmoins tous réels sans être les plus récents. Ils vont nous servir à révéler une tendance sur la ville et amènent de l’eau au moulin de la réflexion... sans autre prétention !

En 2006, CNN publiait un article Top 25, most dangerous and safest cities (Le Top 25 des villes les plus sûres et les dangereuses, ndlr). Baltimore apparaissait en 12e position dans la case « dangereuse ». En 2013, 24,3% de la population de Baltimore vit en dessous du seuil de pauvreté. Selon les statistiques du FBI de 2003, la criminalité sur les personnes sur Baltimore était 2,9 fois supérieure à celle de la moyenne des États-Unis.

 
Baltimore : le port © Droits réservés 

Qu’est ce qui expliquerait ces chiffres difficiles et les récits peu glorieux concernant ce gigantesque port de l’état du Maryland ? Alors que la ville fut en vrac, la porte d’entrée de des immigrants européens et un centre naval de premier ordre qui se développa notamment grâce à la sidérurgie, elle n’échappa malheureusement pas à une forte baisse démographique à partir des années 1960 notamment à cause du départ d'une partie des habitants du centre-ville vers les banlieues et de la désindustrialisation massive qui s'opéra lors de la seconde moitié du XXe siècle aux Etats-Unis.

 
Le Convention Center de Baltimore © Droits réservés  

Depuis 1904, un urbanisme plus moderne

En 1904, Baltimore connut un drame gigantesque, un incendie ravagea littéralement la ville pour laisser la place à une cité dévastée... A l’époque, les paroles du maire Robert McLane restèrent dans les annales et reflètent le tempérament à la fois dynamique et fort de Baltimore : « Supposer que les âmes de nos concitoyens ne sortiront pas grandies de cette épreuve, c'est supposer qu'ils ne sont pas de véritables Américains. Nous nous devons de travailler à ce qu'on ne se souvienne pas du feu de 1904 comme de la marque d'un déclin mais bien d'un progrès ». Il refusa les propositions d'assistance, déclarant : « Étant à la tête de cette municipalité, je ne peux qu'être reconnaissant de la sympathie et de l'assistance matérielle qui nous ont été proposées. Mais à toutes ces propositions, je réponds à peu près en ces termes : Baltimore prendra soin d'elle-même, merci».

 
 L'Aquarium © Droits réservés

La reconstruction fut rapide et permit à la ville de se doter d'un style urbanistique plus moderne. Outre cette opportunité de reconstruction indépendante d’un besoin de renouveau économique, plusieurs phases de redynamisation de la ville se produirent par le bais d’activités de services, tout particulièrement touristiques et culturelles. Tout d’abord, à la fin des années 1970 avec le Baltimore Convention Center (1979) et ensuite dans les années 1980 et 1990 avec le complexe commercial de l'Harborplace (1980), l'aquarium national de Baltimore (plus grande destination touristique du Maryland !) et un nouveau stade de baseball, l'Oriole Park at Camden Yards (1992).

 
 En arrière plan, le stade de Camden Yards © Droits réservés

En 2017, riche de son héritage culturel afro-américain, la ville ne figure pas encore au palmarès des villes les plus fréquentables des Etats-Unis mais les chiffres sont positifs et témoignent d’une diminution globale du taux de criminalité.

Oh, Baltimore...

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