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Philippe Geluck : un musée pour l'art, ou la gloriole ?

HLCLe ChatPhilippe Geluck

François Didisheim

10 October 2023

Philippe Geluck a un projet qu’il nourrit depuis fort longtemps. Le rêve d’une vie : créer le Musée du Chat. Et quand on le soupçonne de mégalomanie, c’est derrière son personnage fétiche qu’il se réfugie : « Le Chat l’est sûrement, il a la folie des grandeurs, moi pas du tout ». Seulement, créer un musée coûte de l’argent. Beaucoup d’argent ! Et Geluck ne faisant rien comme les autres, il a décidé de devenir… son propre mécène. Tant qu’à faire de l’argent, autant le réinvestir à son propre service.

Jamais à court d’idées, notre dessinateur a donc créé d’énormes statues de bronze du Chat qu’il propose à la vente. Et ça marche ! Exposées dans l’espace public, de Paris à Bruxelles, en passant par Bordeaux, Caen, Genève, Monaco ou Montreux, elles trouvent ensuite acquéreurs. Certaines, inédites même, et réalisées sur commande. Au total, 26 sculptures monumentales sont déjà vendues à des collectivités, des particuliers, des entreprises, un casino, une commune proche de Genève, la ville d’Andenne ou le Parlement bruxellois.

© Bruno Bebert/Bestimage

Soyons francs : acheter une statue du Chat n’est pas à la portée de toutes les bourses. Près de 400.000 euros par statue, ça fait jaser… Et l’auteur s’en explique (1) : « C’est le prix du marché et je n’ai forcé personne, ni à Andenne, ni au Parlement bruxellois. Ces commandes ont été votées à l’unanimité, majorité et opposition, ils étaient intéressés, ils sont venus à moi et j’avoue même avoir été surpris. N’oubliez pas non plus qu’entre le modèle original que je réalise dans mon atelier et la sculpture imposante qui sort de la fonderie, cinq entreprises se relaient, fournissant du travail à une quarantaine de personnes à Bruxelles, générant salaires, taxes et revenus pour la communauté qui serviront aussi à financer des soutiens à la culture. Quant aux bénéfices de la vente, ils vont directement dans la cagnotte de l’ASBL qui va gérer le musée, il n’y a aucun gain personnel. Toute l’énergie et la créativité que je déploie depuis toutes ces années, c’est pour la beauté du projet, et pour ma gloriole personnelle ajouteront les mauvaises langues. Je n’ai besoin de rien financièrement, j’ai la chance de pouvoir vivre confortablement de mes droits d’auteur, une manière noble de gagner de l’argent soit dit en passant. En revanche, côté musée, plus la cagnotte grandit, plus le projet est sécurisé, parce qu’il faut budgétiser tous les frais de fonctionnement, la production des expositions, les 25 équivalents temps pleins que nous allons engager. Avec le mécénat, les sponsors, les entrées, la cafeteria, l’art shop, les locations d’espace, on a estimé que 150.000 visiteurs par an nous permettraient de tenir le cap. Sur papier, c’est un projet sain, qui va bien jusqu’ici… » 

© DR/Shutterstock.com

Maintenant, pour changer de propos, savez-vous que Le Chat va fêter ses 40 ans ? C’est ce qu’on appelle l’âge mûr, non ? Et, à ce propos, l’artiste de réagir : « L’album Le Chat et les 40 bougies sortira le 11 octobre. La plupart des dessins seront totalement inédits. Le Chat a su s’inscrire dans le cœur des lecteurs. Il est comme moi, il aime les gens. Au bout de toutes ces années, je prends toujours autant de plaisir à le mettre en scène. Je reste inspiré par le personnage, je parviens encore à me renouveler et à me surprendre. Dans une société déprimante, il agit comme un anxiolytique, pour moi et sans doute pour le lecteur. Ce que je trouve magique, et ce qui fait ma fierté, c’est que des gamins de douze ans viennent me parler de gags issus d’albums publiés en 1986/87, vingt-cinq ans avant leur naissance ».

Retrouvez l’interview intégrale de Philippe Geluck dans le dernier numéro de Lobby, disponible ici

Newsletter Lobby du 28 septembre 2023, rédigée par François Didisheim, fondateur de Lobby. Retrouvez Lobby, la revue des cercles du Pouvoir, ici

Au nom de la broche

Chroniques royales

Elle fait son grand retour, séduisant la gent masculine comme la jeune génération, la broche renoue avec le succès et Wartski l’a bien compris en organisant cette exposition d’anthologie qui réunira pour un trop bref moment quelques 240 petits chefs d’œuvre illustrant l’histoire d’un ornement qui a traversé les âges et inspiré aux plus grands joailliers de sublimes créations. Issues des collections les plus prestigieuses, les broches présentées ont pour certaines une histoire toute royale. D’autres évoquent à merveille un style ou une époque, commémorent un événement ou font écho à un personnage célèbre.

Vernissage à la Villa Empain

Vie mondaine

C’est à la Villa Empain, qu’avait lieu le vernissage de l’exposition “Regards intemporels : des pharaons à aujourd’hui” qui célèbre l’Égypte ancienne et l’art d’aujourd’hui lié au continent africain. La Fondation Boghossian et la Fondation Gandur pour l’Art s’unissent pour présenter une exposition exceptionnelle, où près de 130 oeuvres issues de la prestigieuse collection réunie par Jean Claude Gandur sont exposées pour la 1ère fois en Belgique.

14/04/2025

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Animal Art Bruxelles 2025 : la nature en fête

Marché de l'art

C’est devenu une tradition, à l’arrivée du printemps, les salons du Cercle Royal Gaulois se remplissent d’oiseaux aux ailes déployés, de lièvres bondissants, de lions menaçants, de chevaux galopants et de toute une suite d’animaux plus vrais que nature. Une faune particulièrement festive cette année puisque Animal Art Bruxelles célébrait son 10e anniversaire.

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