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Rédaction

08 April 2019

© Mark Niedermann

La 32e édition de TEFAF (the European Fine Art Fair) s'est achevée le 24 mars à Maastricht sur un bilan largement positif, tant pour les organisateurs que pour les exposants. Quelque 70.000 personnes ont cette année encore arpenté les allées et stands somptueusement éclairés et décorés du centre des expositions et congrès (MEEC) de cette commune méridionale hollandaise. Y étaient réunis pendant dix jours près de 280 marchands d'art triés sur le volet, originaires d'une vingtaine de pays et couvrant 7.000 ans d'histoire de la création artistique : de l'archéologie à l'art moderne et contemporain, en passant par les arts premiers, les antiquités, la joaillerie et le mobilier de design, les livres rares et les manuscrits enluminés, les estampes et les dessins...


En tout, plus de 30.000 beaux objets, d'une valeur marchande globale supérieure à un milliard d'euros, étaient ainsi présentés dans l'écrin luxuriant du MEEC, où l'art floral pourrait presque, au regard du raffinement des compositions, faire l'objet d'une section à part entière aux côtés des sept départements officiels.

Des faunes magnétiques

Dès l'entrée du centre des congrès et des expositions, il était impossible pour le visiteur d'échapper au couple de faunes au sourire satanique sculptés dans les années 1880 par l'artiste vénitien Francesco Toso, longtemps propriété de la couturière Elsa Schiaparelli. Ces deux sculptures sur bois grandeur nature, proposées à la vente pour 385.000 euros par la galerie Daniel Katz, ont trouvé preneur dans les tout premiers jours de la foire, mais leur présence magnétique accompagnait le public jusqu'au bout, le guidant pour ainsi dire dans ce temple païen entièrement dédié à la beauté, fût-elle parfois sauvage, comme cette toile de Basquiat d'un jaune éclatant datant de 1983 et proposée par le marchand belge Christophe van de Weghe pour 16,5 millions de dollars. Soit l'un des prix les plus élevés de cette TEFAF 2019.

Daniel Katz Gallery, Stand 100 © Loraine Bodewes

Un livre d'heures à 1,85 millions d'euros

Parmi les nouveaux exposants de la foire de Maastricht, l'enseigne japonaise Shibunkaku a fait une entrée remarquée avec les créations contemporaines en verre de Mishima Ritsue en contrepoint des œuvres du XVIIIe siècle également présentées sur son stand. Deux des pièces finement ouvragées de cette artiste verrière, native de Kyoto et installée à Venise, ont été acquises pour plus de 20.000 dollars par des collectionneurs.

Shibunkaku, Stand 166 © Loraine Bodewes

Au rayon antiquités, une paire d'encoignures chinoises en laque noire et dorée à monture de bronze tapait dans l'œil d'un collectionneur anglais sur le stand de Kunsthandel Mühlbauer (225.000 euros), tandis que trois vases « dragons » monumentaux proposées par la galerie romaine Alessandra Di Castro étaient vendus parallèlement pour une somme aussi rondelette, sans qu'on puisse cependant établir une relation de cause à effet avec la luxuriante décoration florale du MEEC...

Alessandra Di Castro, Stand 108 © Mark Niedermann

Sous l'enseigne du Dr Jörn Günther, un livre d'heures du XVe siècle séduisait un collectionneur américain qui, pour l'acquérir, a dû débourser 1,85 million d'euros. Van Cleef & Arpels faisait également état de sa satisfaction à l'issue de la foire, avec notamment la vente d'un collier en or jaune, rose et blanc, serti de saphirs, d'améthystes et de diamants, pour 352.000 euros.

Beaux bras et nu couché

Si les sections « traditionnelles » tirent toujours leur épingle du jeu à Maastricht, l'art tribal est en pleine ascension au sein de la foire européenne. Le public de cette 32e édition ne s'est d'ailleurs pas privé d'applaudir à la présentation par Anthony J.-P. Meyer d'une paire de bras en bois issue d'une sculpture monumentale du peuple amérindien kwakiutl, établi en Colombie-Britannique, dans l'Ouest du Canada, dont le prix est resté confidentiel...

Galerie Bernard Dulon, Stand 615 © Natascha Libert

L'art moderne et contemporain fait, pour sa part, l'objet ces dernières années d'un soin tout particulier par TEFAF, dont la rigueur en matière de sélection (le fameux vetting) ne s'est jamais démentie en plus de trente ans d'existence. Ce n'est donc pas un hasard si le Femme nue couchée peint par Renoir entre 1903 et 1907 et présenté par le marchand anglais Dickinson, était vendu à un collectionneur privé dès le matin du vernissage VIP, le 14 mars. Le montant de cette vente n'a pas été communiqué non plus, même si certaines estimations évoquaient quinze millions de dollars... Le public aura en tout cas pu en profiter jusqu'à la fermeture de la foire. De haute tenue.

Louisa Gagliardi, Three of a Kind, 2023

Arts & Culture

Belgique, Laeken

Du 25/04/2024 au 28/04/2024

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