Conservant une part de mystère sur son identité, The Lib Atelier (né en 1989 et basé à Esch-sur-Alzette/Luxembourg) est un tout jeune artiste céramiste. Un autodidacte. S’il reconnaît avoir été fasciné, dès son plus jeune âge, par les artisans de sa famille (qui travaillaient le bois, le cuivre, le bronze et l’argile), il faut attendre 2017 pour qu’il se lance à son tour dans la pratique. Une réconciliation avec des racines familiales arrivée par un heureux hasard. Il nous l’explique : “En 2017, sachant que j’ai toujours été familier de la céramique par l’intérêt que je portais au travail de mon oncle, sculpteur, mon compagnon m’a offert du matériel pour me lancer à mon tour dans la céramique. C’est donc récemment que j’ai débuté, avec néanmoins un coup d’accélérateur en 2020 : l’arrêt imposé par le Covid m’a offert énormément de temps pour explorer la céramique.” Deux ans plus tard, en 2022, l’artiste publie des photos de ses créations sur Instagram, trouvant rapidement une galerie et un point de vente (le MUDAM Store). Succès au rendez-vous avec, déjà, une petite soixantaine de vases achetés par des collectionneurs ou des amateurs de céramique, une discipline qui a assurément le vent en poupe depuis quelques années.

Toujours utilitaires, ses vases – parfaitement étanches – traduisent le plus souvent son état d’esprit du moment. Aussi, et alors que de plus en plus de designers imaginent des vases en tant qu’entité décorative indépendante, The Lib Atelier reste fasciné par le dialogue entre son objet et les fleurs, assurant avec le plus grand soin l’arrangement floral de ses créations.

Couleurs audacieuses, surface rugueuse

Côté technique, l’artiste a mis au point un processus unique : il réalise ses modelages en y intégrant du grès, du sable, de l’émail… Le résultat, une surface brute à souhait, entre en contradiction avec la gamme chromatique employée, des couleurs vives et lumineuses, assurément joyeuses. Un décalage intéressant. Quant aux futurs développements, The Lib Atelier aimerait apprivoiser de nouvelles couleurs qui apporteraient un peu de sobriété. Plus encore, il souhaiterait expérimenter en mêlant la céramique à d’autres matériaux (le verre, le bois…). Seul obstacle à la réalisation de ces projets ? Trouver du temps. Parallèlement à ses activités créatives, The Lib Atelier travaille dans le secteur de l’éducation, au contact de familles et d’enfants vulnérables. Des activités professionnelles qu’il ne distingue pas complètement de sa vocation artistique, convaincu du pouvoir thérapeutique du travail de l’argile à pleines mains, exercice connectant l’haptique (ou sens du toucher) au spirituel.