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Maxime Delcourt

05 February 2020

© Rayan Nohra

Eventail.be - Vous avez grandi au Portugal avant de vous installer très jeune en Belgique. Comment s'est passée votre enfance ?

Blu Samu - J'ai grandi dans un petit village du Portugal, dans un cadre très familial et très chaleureux. Le fait de déménager à 6 ans en Belgique a fait de moi une enfant nostalgique. Tous les étés, je retournais au Portugal et je me disais que j'irai finir mes jours là-bas. Sauf que plus le temps passe, plus tu construis ta vie et plus tu t'identifies comme Belge. Mon art, ma vie, mes potes : tout me relie à Bruxelles, désormais. D'un point de vue artistique, j'ai d'ailleurs bien plus de possibilités ici qu'au Portugal, où c'est très difficile économiquement à l'heure actuelle.

- Le fait de vivre quelques temps entre Bruxelles et Anvers, deux villes très différentes d'un point de vue culturel, ça a apporté quelque chose à votre musique ?

- Bruxelles, ça a été la première ville où je me sentais bienvenue, où j'étais chez moi. J'avais des potes à Anvers, mais ce n'était pas la même vibe. Là, j'étais directement intégrée au 77 (un groupe de rap originaire de Bruxelles, ndr) et j'ai fait la rencontre de gens ouverts, qui pensaient comme moi. Ça m'a permis de m'affirmer et de devenir ce qu'incarne Blu Samu aujourd'hui.

- Lorsqu'on écoute vos projets, on a l'impression que vous refusez de choisir entre le rap et le chant. Pourquoi ça ?

- Ce sont souvent les managers qui me posent cette question... Disons que ça reflète ma personnalité assez paradoxale. Je suis à la forte et douce, et je pense que le fait d'utiliser ces deux formes d'expressions permet de me représenter le mieux possible. Même si le public ne comprend pas toujours c'est le mieux à faire : je reste en phase avec moi-même.

© DR

- Votre dernier EP paraît plus brut et nerveux que les deux précédents...

- En vrai, j'avais treize morceaux l'été dernier, et c'était très équilibré entre les morceaux nerveux et plus doux. J'aurais pu proposer un mixe de ces deux émotions comme sur mes deux premiers projets, mais je voulais choquer le public, le surprendre.

- D'où vient cette nervosité, selon vous ?

- Je suis quelqu'un d'extrêmement sensible. Petite, j'étais déjà cette enfant qui pleure tout le temps, car trop naïve et utopiste. On a souvent abusé de ma gentillesse. Ce qui n'était pas simple à gérer sachant que c'était très tendu avec mère et que ça ne se passait pas vraiment bien avec mes camarades de classe... Tout ça a donné naissance à une sorte de folie en moi, quelque chose qui me sert de protection aujourd'hui.

- Votre dernier EP s'appelle « Ctrl-alt-del ». Vous êtes une geek, en fait ?

- Étant donné que la situation était compliquée à l'école comme à la maison, je me suis refugiée dans les films, les mangas, les animes et les jeux vidéo. À 16 ans, mes potes étaient des gens que j'avais rencontré online. Je m'étais créé un autre monde. Et c'est pareil avec la musique aujourd'hui : je vais là où je veux aller.

- Dans un de vos premiers morceaux, « Sade Blu », vous disiez : « I'm already thinking about tomorrow ». L'avenir, il se présente comment ?

- J'ai toujours voulu faire un album, donc je pense qu'il est temps de s'y mettre. Là, je viens de sortir trois EP's parce que je voulais apprendre à communiquer ce que j'avais à dire. J'ai expérimenté ma musique, je peux maintenant être certaine de pouvoir faire un album qui me ressemble pleinement. C'est mon premier disque et je le vois comme une thérapie : il faut qu'il raconte mon histoire.

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