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Dick Annegarn : « J’ai regardé ce que j’avais en magasin et j’en ai fait une vitrine »

Rédaction Eventail

21 November 2016

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Depuis les années 1970, Dick Annegarn a toujours été associé à un folk poétique, libre et créatif. De retour avec Twist, un nouvel album riche en beaux mots, il était grand temps d'aller papoter avec un homme qui porte un regard lucide sur le monde.

Eventail.be - Comment avez-vous abordé la conception de ce nouvel album ?

Dick Annegarn - On ne va pas se mentir : un album, ça vient appuyer une tournée, la possibilité d'effectuer plus de dates et de parfois pouvoir jouer avec orchestre. Comme je trouvais que je n'avais pas assez de travail, j'ai regardé ce que j'avais en magasin et j'en ai fait une vitrine. Voilà comment est né Twist, assez facilement, un peu à l'arrache, mais avec le soutien de différents musiciens.

- Chose assez rare chez vous, il y a en effet un duo avec Raphael sur ce disque ...

- C'est vrai que je fais peu de duo en général, mais il y a belle amitié artistique entre lui et moi. Attention, il n'est pas Rimbaud et je ne suis pas Verlaine, mais on se tient au courant de nos aventures respectives, on se comprend. « On est deux », par exemple, a été interprété pour la première fois il y a deux ans à l'Olympia, et on a l'enregistré presque tel quel sur le disque, en une prise.

 

- Une fois encore, vous vous permetez pas mal d'humour sur Twist. En quoi est-ce si important pour vous ?

- Disons que mes disques sont plus rustiques ou grossiers qu'humoristiques. « Roule Ma Poule », par exemple, est drôle, mais c'est un titre assez sombre, basé sur ma gouaille. Ce n'est pas de la poésie tendre, mais de la prose rimée un peu rustre.

- Ça vous paraît plus que jamais essentiel de faire sourire au sein de notre époque, assez tendue ?

- Non parce que je l'ai toujours fait. Même au temps d'«Ubu », il y avait la crise, des terroristes allemands, etc. Des tensions, il y en a toujours eu et ça n'a jamais empêché les gens de rire. Regarde Les Temps Modernes de Chaplin ... C'est aussi pour ça qu'il y a un titre comme « Tranquille » sur le disque. Je trouvais ça important de dire que notre époque n'est ni terrifiante ni réellement dangereuse. Certes, c'est la pagaille, mais on peut être zen au milieu d'un embouteillage.

- Comment avez-vous réagi quand vous avez vu que « Bruxelles » servait de bande-son aux attentats, vous qui avez toujours trouvé cette chanson un peu ringarde ?

- Disons que ça m'a énervé de voir que l'on utilise une chanson qui s'oppose à toute idée de nostalgie et dénonce les combattants d'une guerre toujours à faire pour entretenir la peur et prétendre que c'était mieux avant. D'ailleurs, j'ai refusé beaucoup d'invitations à cause de ça ...

 

- Dans un entretien à un France Télévisions, vous disiez que Bruxelles était une ville pop ...

- Ben quoi, c'est vrai non ? Je suis persuadé qu'Arno n'aurait pas pu exister à Paris. Pareil pour Plastic Bertrand et tous ces chanteurs pop un peu ridicules. L'outrance, la dérision, l'excentrisme, c'est typiquement bruxellois comme démarche. Adolescent, ici, j'ai eu l'occasion de voir des concerts de Yes, de John Lee Hooker ou d'Emerson, Lake & Palmer. C'était assez fou et ça forge une ambition musicale.

- Et vous, après quarante ans de carrière, est-ce que vous arrivez enfin à vous considérer comme un artiste ?

- Non, parce que je n'ai jamais voulu faire ça. Être artiste, tu sais, c'est avant tout une tare occidentale. Ailleurs, l'artiste est quelqu'un qui joue lors des fêtes, des mariages ou le samedi soir. Le reste du temps, il a un autre travail. Pareil pour moi, je gère mes factures, je fais mes courses, j'entretiens ma maison et je ne fais pas de la musique tous les jours. Entre deux, je m'occupe de mon association, Les Amis du Verbe, avec qui on vient de créer un spectacle (L'Afrique Imaginaire) et une verbothèque afin de préserver la tradition de la joute verbale, du slam et de ce que j'appelle « l'oraliture ». Je passe aussi beaucoup de temps à entretenir mon terrain. Pour tout te dire, lorsque je suis sur mon tracteur, je me vois plus comme un agriculteur que comme un artiste. Disons que je suis un artisan qui fait accessoirement de la musique.

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