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Rédaction

26 December 2016

© leonardcohen.com

Pour aller vite et résumer, on pourrait dire que Leonard Cohen, ça a toujours été une histoire de romantisme – un romantisme sacrifié (The Partisan), cru (Chelsea Hotel #2 et sa référence à la fellation « sur le lit défait » que lui aurait prodiguée Janis Joplin), salutaire (Hallelujah) ou spirituel (Joan Of Arc). C'est aussi via deux déclarations d'amour que le songwriter canadien se révèle au public européen en 1967 avec les singles « Suzanne » et « So Long, Marianne ». En juillet dernier, il adressa d'ailleurs une lettre à celle qui inspira ce titre, Marianne Ihlen, alors mourante. Dans cette lettre, il dit : « Marianne, le temps où nous sommes si vieux et où nos corps s'effondrent est venu, et je pense que je vais te suivre très bientôt. »

 

Tristement prophétique, ce propos en dit surtout long sur l'aisance de Leonard Cohen à manier les mots. Avant d'être l'une de ses chansons les plus emblématiques, celle qui ouvre son premier album Songs of Leonard Cohen, « Suzanne » a d'ailleurs été un poème, publié à l'origine sous le nom « Suzanne Takes You Down » dans une revue. Par la suite, cette mélodie, célébrant une femme « à demi folle », a été popularisé par Judy Collins, mais c'est bien à Leonard Cohen que l'on doit cette aura mystique et cette mélancolie enchantée propre à la voix poétique du canadien- des caractéristiques que l'on retrouve aussi bien dans ses écrits (The Favorite Games et Beautiful Losers, publiés en 1963 et 1966) que dans ses premiers albums qui, comme l'explique Jacques Vassal dans Folksong, une histoire de la musique populaire aux États-Unis, n'ont « quasiment aucun lien avec l'un des quelconques folklores anglo-américains. »

 
 Chapeau, l'artiste © Joel Saget - AFP

C'est dire à quel point la musique de Leonard Cohen a toujours flotté hors du temps, tout en grâce et vertige. C'est dire surtout à quel point, depuis l'annonce de sa disparition, ses fidèles prennent plaisir à redécouvrir son œuvre comme pour la première fois, avec l'impression d'avoir assisté à quelque chose d'exceptionnel durant plusieurs décennies. Les novices, eux, soupçonnent à peine leur chance.

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