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Animal Farm, d'Orwell, en parodie musicale

OrwellscèneThéâtreThéâtre royal du Parc

JC Darman

17 November 2022

Après avoir déjà adapté 1984 au printemps 2019 (mis en scène par Patrice Mincke), le directeur du Parc, Thierry Debroux, s’attaque aujourd’hui à La Ferme des animaux (titre original : Animal Farm. A Fairy Story ), la deuxième œuvre la plus connue de l’écrivain et journaliste britannique George Orwell (1903-1950).

Le court roman (publié en 1945) de cet auteur très engagé à gauche décrit la révolte menée par les cochons pour libérer tous les animaux d’une ferme de la tyrannie du fermier, Mr Jones, et des hommes en général. L’union égalitaire de tous les animaux se réalisera (même les chats renonceront à chasser les rats), la révolution aura bien lieu, mais les suites s’avèreront une déception absolue ; on n’aura assisté qu’à une mutation de maîtres : les cochons qui garderont pour eux le lait et les pommes, c’est-à-dire les richesses de la ferme, dans l’apathie et la soumission des autres animaux.Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres.

© Aude Vanlaethem

L’œuvre originale était une critique acerbe du totalitarisme stalinien et des dramatiques dévoiements par lesquels le tyran a totalement défiguré la doctrine initiale du communisme. Dans le roman d’Orwell, le soulèvement animal rappelle la révolution russe de 1917. Dans l’adaptation de Thierry Debroux, on pourrait voir une critique élargie à la politique en général et à certains politiciens dont la fascination du pouvoir et les obsessions mégalomanes expliquent pour bonne part l’essor actuel des mouvements populistes radicaux dans le monde. Nous naviguons dans une confondante contemporanéité, mais attention toutefois à une certaine confusion.

© Aude Vanlaethem

Comme pour 1984, Thierry Debroux a adapté Animal Farm en un spectacle musical. La musique alerte et syncopée, à l’instar des airs qui soutiennent des slogans ou des marches militaires, est signée Laurent Beumier. La chorégraphie assurée par Emmanuelle Lamberts (qui coréalise aussi le spectacle) s’y adapte parfaitement. Les costumes et les masques pour chacune des races d’animaux de la ferme sont remarquables. Ils parviennent même à reproduire le charme et l’élégance de certains animaux figurés (par exemple, Molly la gracieuse jument interprétée par Hélène Philippe) ou encore la fielleuse et mensongère autorité de Beau-Parleur, le chef des cochons (Guy Pion). La scénographie (Vincent Bresmal, Matthieu Delcourt) est à la fois astucieuse, dépouillée et complexe.

© Aude Vanlaethem

Une fois encore, Thierry Debroux réussit habilement à réaliser une grande mise en scène. Il faut en tout cas le remercier pour nous avoir mieux fait connaître George Orwell, cet extraordinaire anticipateur, ce visionnaire hanté par l’injustice et l’inégalité, créateur de Big Brother qui prend aujourd’hui les traits de certains dirigeants de très grands pays de la Terre.

© Aude Vanlaethem

Le soir de la première, le public manifesta un enthousiasme bien sonore, visiblement partagé par la princesse Eléonore et le prince Emanuel qui avaient pris place dans la loge royale.

Photo de couverture : © Aude Vanlaethem

Le poète, artiste et cinéaste français Jean Cocteau

Jean Cocteau, la revanche du jongleur

Arts & Culture

Après le succès de l’exposition consacrée à Marcel Duchamp, la Collection Peggy Guggenheim présente la plus importante rétrospective en Italie consacrée à Jean Cocteau (1889-1963), icône de l’avant-garde.

Italie, Venise

Du 13/04/2024 au 16/09/2024

Informations supplémentaires

Parodie musicale

Animal Farm, de George Orwell

Mise en scène

Thierry Debroux

Dates

Jusqu’au 10 décembre

Adresse

Théâtre royal du Parc
Rue de la Loi 3
1000 Bruxelles

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Spectacles d'été : Lucrèce Borgia

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Meurtre, inceste, adultère et vengeance hantent les ruines de l’abbaye de Villers-la-Ville. Pour son 37e spectacle estival, c’est Lucrèce Borgia, le fascinant mélodrame de Victor Hugo, que le scénographe et producteur Patrick de Longrée a choisi de représenter dans les ruines de l’abbaye cistercienne. C’est la sixième fois qu’une œuvre de Hugo est portée sur les tréteaux de Villers. Il est vrai que le verbe hugolien résonne en parfaite harmonie avec les majestueux vestiges abbatiaux.

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