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De provenance impériale et royale

JoaillerieNews Gotha

Christophe Vachaudez

01 December 2023

Pour la plupart issus d’un remarquable ensemble joaillier vendu par un amateur averti chez Tajan, à Paris, le 5 décembre prochain, quelques bijoux de provenance impériale et royale côtoient les plus belles signatures, de Boucheron à Boivin, de Mellerio à Fontenay, sans parler d’une riche collection de minaudières, d’un extrême raffinement. Lot phare de la vacation, une parure en or rehaussée d’intailles offerte par l’impératrice Marie-Louise à Madame Lobstein lors de son passage à Strasbourg.

Mariée à Vienne par procuration, Louiselle (comme ses proches avaient coutume de l’appeler) chemine vers Soissons pour rejoindre son époux qui, impatient, viendra l’accueillir à Compiègne. Sur sa route, l’Empereur a prévu nombre de cadeaux à distribuer et les a fait mander à sa promise afin qu’elle puisse honorer ses hôtes lors du voyage. Celui-ci en fait partie. D’une facture soignée, la parure se compose d’un collier, d’une paire de bracelets, de pendants d’oreilles et d’un peigne portant le poinçon de maître du joaillier Jean-Baptiste Leblond, reçu en 1804. La politique somptuaire de Napoléon est alors à son apogée.

Autre cadeau mais à caractère familial cette fois, un bracelet orné d’une miniature de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe et dernière reine des Français. Le tour de poignet fait de cheveux tressés, peut-être ceux de la Reine elle-même, était destiné à sa fille la princesse Clémentine qui s’était unie au prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha et vivait notamment à Vienne. Proposé aux enchères lors de la fameuse vente Thurn und Taxis en 1992. Autre rescapé de cette vacation fleuve, un bracelet en or retenant une miniature en ivoire de la princesse Thérèse de Thurn und Taxis, née duchesse de Mecklenbourg-Strelitz. Á l’arrière, on peut lire une inscription gravée qui dit ceci : « Pour vous souvenir de votre marraine ». Cette princesse qui gérait les biens familiaux pendant que son époux chassait eut une vie pour le moins tumultueuse.

Habituée à gratifier sa famille et ses fidèles de cadeaux personnalisés, la reine Victoria offrit un bracelet de six rangs de perles à la baronne Spem en 1838, l’année de son couronnement à l’abbaye de Westminster. C’est donc une toute jeune souveraine qui apparait sur la miniature cerclée de diamants d’après son portrait par Sir Georges Hayter. Quant au pendentif « holbeinesque », il appartînt à l’une des arrière-petites-filles de la précédente, la princesse royale Mary. Fille unique du roi Georges V et de la reine Mary, elle épousa le comte de Harewood. Á sa mort, sa collection de bijoux fut dispersée par Christie’s le 29 juin 1966. Ce bijou, joliment émaillé et serti de 8 brillants et d’un saphir, illustre le regain d’intérêt pour les styles passés qui inspirent à nouveau les créateurs pour des pièces ouvrées durant le dernier quart du XIXe siècle.

Le jour suivant, c’est une tabatière donnée par le tsar Nicolas II à Dimitri Stancioff, diplomate bulgare mandé par le roi Ferdinand Ier à la conférence de La Haye de 1899, qui fera la une. Ce personnage important deviendra d’ailleurs plus tard premier ministre du royaume. Sur le couvercle, un aigle bicéphale en diamants timbre un ovale en émail guilloché rose entouré d’un décor bleuté et de quatre cabochons d’émeraude. Cette précieuse boîte fut exécutée par l’orfèvre Karl-Auguste Hahn, le concurrent de Fabergé. Une inscription gravée confirme l’illustre origine de l’objet qui était toujours conservé dans la descendance de Dimitri Stancioff… ou comment certains trésors ressurgissent par magie pour le plaisir des collectionneurs !

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