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Christophe Vachaudez

21 February 2022

La Casa de Pilatos, patrimoine de la Fondation Casa de Medinaceli

Née en 1917, elle est baptisée au palais royal de Madrid avec le roi Alphonse XIII et la reine Victoria-Eugénie d’Espagne comme parrain et marraine. En 1956, à la mort de son père, elle hérite des propriétés et des titres… au nombre de 51. Mimi est neuf fois duchesses, 19 fois marquises, 19 fois comtesses et 4 fois vicomtesses. Quand elle meurt à 96 ans, le 18 août 2013, trois de ses enfants sont déjà décédés. Seul le cadet, Ignacio, duc de Ségorbe lui survit. En 1980, il a été nommé administrateur à vie de la Fondation Casa de Medinaceli, établie par l’intéressée afin de préserver et de faire rayonner le patrimoine familial.

L'hopital de Tavera, immeuble patrimonial de la La Casa de Pilatos, patrimoine de la Fondation Casa de Medinaceli

L'hopital de Tavera, immeuble patrimonial de la La Casa de Pilatos, patrimoine de la Fondation Casa de Medinaceli © DR

Outre la célèbre Casa de Pilatos, en plein cœur de Séville, le Pazo de Oca, un charmant manoir sis en Galice, et l’imposant Hopital de Tavera, de style Renaissance, à Tolède, la maison possède de nombreux biens dans toutes les communautés du pays. Á cela s’ajoute une collection d’œuvres impressionnante comprenant des artistes comme El Greco (dont une rare sculpture de l’artiste), Alonso Berruguete, José de Ribera (dont sa fameuse femme à barbe), Zurbarán, Goya, les flamands Antonio Moro, Pieter Coecke van Aelst, Caspar de Crayer, Franz Snyders ou encore les Italiens Sebastiano del Piombo, Le Sodome, Salvator Rosa, Le Titien, Le Tintoret, Giuseppe Recco, Jacopo Bassano ou encore Mariano Fortuny. Quand Victoria Eugenia meurt, c’est son petit-fils, le prince Marco de Hohenlohe-Langenburg qui lui succède comme chef de maison. Il décède à son tour trois ans plus tard, en 2017, et sa fille, Victoria, à tout juste vingt ans, devient 20e duchesse de Medinaceli.

Victoria de Hohenlohe-Langenburg, duchesse de Medinaceli

Victoria de Hohenlohe-Langenburg, duchesse de Medinaceli © DR

Depuis cette époque, l’héritage semble avoir été bloqué. Et quand la tenante du titre et ses cousins ont demandé des comptes, il se sont fait expulser de la Fondation sans ménagement par cet oncle et arrière-oncle qui continue, contre vents et marées à présider comme il l’entend aux destinées de l’institution. Alexander de Hohenlohe-Langenbourg, duc de Ciudad Real et frère de l’actuelle duchesse, Rafael, duc de Feria, Luis, marquis de Villalba, Victoria, duchesse de Santisesteban del Puerto et Casilda, comtesse de Solera, se sont toutefois unis, obtenant au terme d’un sentence rendue à Séville 20 millions d’euros, soit 4,12 millions pour chaque petits-enfants et 1,2 pour chacun des arrière-petits-enfants de Mimi. Il ne s’agit en aucun cas de monnaie sonnante et trébuchante mais bien de possessions de la Fondation qui redeviendront donc propriétés privées ou resteront dans son giron, tout en changeant de titulaire, d’où la question de la pérennité de ladite institution créée pour verrouiller toute fuite patrimoniale. Le duc de Segorbe, autrefois seul décideur, ne pourra plus désormais jouer cavalier seul et tenir compte de ses neveux auxquels la justice a donné raison. Mais de nouveaux développements pourraient rapidement changer la donne. La succession semble loin d’être réglée de façon définitive !

Photo de couverture : la Casa de Pilatos, patrimoine de la Fondation Casa de Medinaceli © DR

Guy-Bernard Cadière

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