Le père de la Duchesse, Max-Emmanuel est chef de la branche ducale. Il a épousé la comtesse Elisabeth Douglas avec qui il a eu cinq filles dont Sophie est l’aînée. Par un jeu complexe d’héritage dynastique, elle deviendra, au décès de son père, la prétendante au trône de Grande-Bretagne pour les partisans jacobites. Mais le roi Charles III a bien peu de souci à se faire ! Les Wittelsbach n’ont jamais fait valoir leurs droits.

Outre tous les membres de la famille de Liechtenstein, on reconnait parmi les invités Jean et Joséphine-Charlotte de Luxembourg, Henri et Maria-Teresa, Philippe de Belgique, Astrid et Lorenz. Tous ont pris place dans la modeste cathédrale Saint-Florin de Vaduz, capitale de la principauté. Cette heureuse journée eut lieu voici trente ans déjà puisque le couple héritier fête ce lundi ses noces de perles… un parcours serein ponctué par la naissance de quatre enfants : le prince Joseph Wenzel qui voit le jour en 1995, la princesse Marie-Caroline, en 1996, le prince Georg, en 1999 et le prince Nikolaus en 2000.

Depuis 2004, le prince Hans-Adam a délégué ses responsabilités au prince Alois qui le représente aux grands événements du gotha, du mariage de la princesse Viktoria de Suède au couronnement du roi Charles III, en passant par l’intronisation du roi Willem-Alexander des Pays-Bas ou les obsèques du grand-duc Jean de Luxembourg.

Le prince héritier qui a suivi une formation à l’académie royale militaire de Sandhurst et a décroché un diplôme en jurisprudence à l’université de Salzbourg gère aussi l’immense fortune familiale qui se chiffrerai aujourd’hui à 6 milliards. La famille possède deux palais à Vienne, dont un près de la Hofburg, des immeubles aussi, et une importante collection d’œuvres d’art qui aligne, par exemple, côté pictural, des noms aussi prestigieux que Pierre Paul Rubens, Antoon Van Dyck, Raphael, Frans Hals ou encore Giulio Romano.

Assez conservatrice, la population du Liechtenstein qui compte à peine 40.000 âmes renouvelle régulièrement sa confiance au chef d’état en lui laissant son pouvoir de veto sur toutes les lois votées. Survivance de l’Allemagne médiatisée, cette principauté, refuge de nombreuses institutions financières, s’étend sur 16.000 km², un confetti coincé entre la Suisse et l’Autriche, qui se garde bien d’intégrer la communauté européenne.

Quant à Sophie, filleule de sa tante Rosita, duchesse de Marlborough, et de l’archiduchesse Anne-Gabrielle d’Autriche, elle a étudié l’histoire, la littérature et l’anglais. Depuis 2015, elle patronne la branche de la Croix rouge au Liechtenstein et continue à chapeauter des associations qui interviennent dans les domaines de l’enfance et de la protection animale, tant au niveau de la principauté qu’en Suisse et en Autriche. Á l’époque de leur union, Alois et Sophie avaient préféré aux cadeaux, des dons pour aider les populations en guerre de l’ex-Yougoslavie. Aujourd’hui, comme beaucoup de nations européennes, il veille à aider les ukrainiens. Le couple héritier incarne l’avenir de la principauté qui apparaît un peu comme un anachronisme mais qui semble tenir bon, contre vents et marées, ancrée plus que jamais dans le XXIe siècle.

Photo de couverture : © Andrew Milligan/PA Wire