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Conduite autonome, encore très loin du compte !

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Stéphane Lémeret

15 February 2023

Les voitures qui roulent sans conducteur, cela existe déjà à petite échelle. Mais si les technologies progressent, leur développement est freiné par une législation sévère et des manquements liés à la sécurité et aux infrastructures

La conduite autonome constitue un des grands défis de l’automobile de demain, et même d’aujourd’hui. Si le terme s’est popularisé avec l’avènement des technologies et du digital, la gestion autonome de la conduite par la voiture ne date pas d’hier. On pouvait, par exemple, déjà parler d’autonomie partielle lorsqu’en 1958, Chrysler introduisit en première mondiale le régulateur de vitesse. Le système stabilisait la vitesse en faisant varier intelligemment l’accélérateur. Démocratisé sur l’Imperial, l’Autopilot équipa toutes les Cadillac à partir de 1960, et est quasiment devenu un incontournable sur nos voitures modernes. Les premières aides au maintien dans la voie, au freinage d’urgence ou au stationnement automatique les ont depuis rendues plus intelligentes qu’auparavant, et contribuent à faire progresser la recherche vers une conduite totalement autonome.

Des limites légales
Mais de quoi parle-t-on exactement ? On classifie la conduite autonome en six niveaux, du stade zéro, où tous les aspects de la conduite sont confiés au conducteur, jusqu’au stade 5, où la présence d’un humain à bord n’est pas requise, la voiture pouvant aller seule d’un point à un autre, sur tous types de routes et en toutes circonstances. L’intégration de radars, de caméras et autres capteurs ces dernières années nous rapproche (en théorie) d’une  automatisation totale.

Chez les constructeurs automobiles, Mercedes et Audi ont ainsi développé sur leurs grandes berlines EQS et A8 des systèmes de niveau 3, qui permettent (en théorie) de vaquer à ses occupations pendant que la voiture reste maîtresse de la conduite, le conducteur ne devant intervenir que lorsque l’auto fait face à des circonstances qu’elle ne peut gérer seule. Si nous parlons de “théorie”, c’est parce que ces systèmes rencontrent des limites légales et ne sont pas autorisés à fonctionner sur route ouverte, en Belgique ou en Europe. Seule la conduite autonome de niveau 2 est tolérée sur le vieux continent (freinage, maintien dans la voie, stationnement automatique). Si bien que pour les modèles de série équipés de technologies de niveau 3, le conducteur a l’obligation de mettre régulièrement les mains sur le volant (toutes les 30 secondes). Seuls les États-Unis ont autorisé la conduite autonome totale dans certains États, à commencer par la Californie. Google, General Motors, ou encore Uber ont ainsi déployé des voitures-tests sur le  territoire, lesquelles circulent sans conducteur et constituent les exemples les plus avancés de conduite entièrement autonome.

Cockpit of futuristic autonomous car.

Manquements actuels
Ces systèmes expérimentaux présentent des faiblesses : les accidents incluant des prototypes se multiplient, à l’image de Cruise (filiale de General Motors), qui est responsable de collisions incluant un ou plusieurs véhicules de sa flotte. Les véhicules en question ne détectaient pas certains obstacles, freinaient inopinément ou ne réagissaient pas à l’arrivée de piétons  dans leur champ de vision. Tesla, pionnière dans les technologies de conduite autonome, a, elle aussi, récemment dû faire face à une polémique similaire : l’Autopilot d’une de ses Model 3 a délibérément percuté le mannequin d’un enfant lors d’une démonstration. Et on ne compte plus les accidents, parfois mortels, impliquant ces autos américaines électriques voulant mettre la charrue avant les bœufs!

Au-delà de la mise au point des systèmes embarqués, un autre problème se pose, celui des infrastructures routières. Pour espérer démocratiser la conduite autonome, il faudrait idéalement harmoniser les chaussées, les marquages au sol et les panneaux en un nouveau langage commun qui serait analysé et compris par tous les modèles autonomes du marché. Un défi qui semble pour l’heure très difficile à mettre en place en Europe, tant en termes de coûts qu’en matière d’harmonisation des poli-tiques nationales de chaque état membre. La présence d’un humain au volant a donc encore de très longues années devant elle !

En conclusion…
Dès lors, l’avenir sera-t-il autonome ? La technologie est encore loin d’être au point, mais elle le sera un jour. Elle pourrait, à terme, révolutionner totalement la manière de concevoir et d’utiliser une voiture. Certains constructeurs rêvent déjà d’intérieurs dépouillés, sans volant, tableau de bord ou pédales. Ne resteraient plus que les sièges, pour s’asseoir confortablement, regarder un film, lire un livre ou simplement profiter du voyage. C’est l’ambition d’Audi, qui a introduit sur son concept Skysphere le principe d’un volant et de pédales  rétractables. Certes, l’idée peut paraître belle, mais pour l’heure les problèmes posés par la sécurité de ces systèmes (et le besoin d’infrastructures nouvelles) freinent ces ambitions. Le législateur, en tout cas, fait bien de se montrer prudent par rapport à ces nouvelles technologies, les accidents survenus aux USA prouvant de manière suffisamment dramatique que certains constructeurs, comme Tesla, sont susceptibles de commercialiser des systèmes absolument pas aboutis et terriblement dangereux lorsqu’ils sont mal utilisés.

Alors, quand pourrons-nous nous déplacer dans des voitures vraiment autonomes ? Sans doute pas avant 2050, même s’il est difficile d’anticiper les progrès de l’intelligence artificielle au cours des prochaines décennies.

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