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Piëch Automotive, bon sang ne saurait mentir !

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Stéphane Lémeret

14 April 2024

Piëch Automotive

Pour ce numéro thématique, nous voulions également consacrer ces pages “auto” à la Suisse. Ce n’est certes pas le domaine dans lequel le pays s’illustre le plus, mais cela ne signifie pas que rien ne s’y passe. La preuve…

Oui, la Suisse a une industrie automobile, bien que celle-ci soit confidentielle et artisanale. La marque qui a porté le plus haut les couleurs helvétiques est Monteverdi qui, de 1967 à 1982, a produit des GT, des berlines sportives et même un £SUV£ grand luxe, associant souvent un design italien et de puissantes mécaniques américaines. Aujourd’hui, les noms suisses encore actifs dans l’automobile sont surtout connus des plus pointus : les bureaux de design Sbarro et Rinspeed, dont les concepts souvent dingues sont parfois produits en très petites séries. Mais voilà qu’une nouvelle marque est en gestation, quelque part entre Zurich et Lucerne. Et l’un de ses géniteurs est le descendant d’une des familles les plus illustres de l’automobile !

L’héritier

Nous parlons de la marque Piëch, portée sur les fonts baptismaux en 2017. Elle ambitionne un destin de vrai constructeur plutôt que de bureau d’étude, et développe des idées qui, on le souhaite, lui permettront de durer. En tout cas, ceux qui président à ce destin ont soit largement fait leurs preuves, soit ont l’automobile dans les gènes. Les connaisseurs auront, en effet, déjà identifié le nom, celui d’un des cofondateurs : Anton “Toni” Piëch. Il est le fils de Ferdinand Piëch, grande figure de l’automobile qui a fait du groupe VW le géant qu’il est aujourd’hui, et lui-même petit-fils de Ferdinand Porsche. Et c’est là qu’il y a peut-être un côté romanesque dans la naissance de cette marque, qu’on pourrait voir comme une revanche familiale, sans devoir exagérer les faits.

Nous le disions, Anton Piëch est le fils de Ferdinand Piëch, lui-même petit-fils de Ferdinand Porsche Senior, et cousin de Ferdinand Porsche Junior. Hélas pour lui, il est le fils d’une fille Porsche, et ne porte donc pas le fameux nom. Le jeune ingénieur Piëch se donnera pourtant corps et âme à la marque familiale, et créera notamment la légendaire Porsche 917, qui offrira au constructeur la première de ses nombreuses victoires aux 24 Heures du Mans. Sauf que ce projet fut un gouffre financier, qui mit la marque dans une situation financière très précaire à l’époque. Et c’est parce qu’il le jugea dangereusement dépensier que Ferdinand Porsche Junior finit par écarter son neveu Ferdinand Piëch. Il n’avait pas tout à fait tort, puisque des années plus tard, alors à la tête de VW, Piëch entraînera le groupe dans de folles dépenses, avec le rachat de Bentley, Lamborghini et Bugatti. Cela dit, ces acquisitions contribuent à faire du groupe ce qu’il est aujourd’hui. Et Piëch, de son côté, restera convaincu jusqu’à sa mort (en 2019) que c’est son nom qui l’a privé de prendre un jour les commandes de Porsche. Avouez qu’il n’est pas fou d’imaginer que pour son fils Anton, la création d’une sportive électrique capable d’en remontrer à une Porsche a peut-être un goût de revanche…

Ferdinand Piëch

Ferdinand Piëch © Volkswagen

Anton a cofondé cette nouvelle marque avec Rea Stark Rajčić, jeune designer industriel ayant travaillé chez Sony, LG, Nespresso et Canon, et qui aurait offert à VW de racheter Lamborghini en 2021 pour 7,5 milliards d’euros. Autant dire qu’il n’a pas froid aux yeux. Dans cette aventure, les deux hommes sont rejoints par un ancien dirigeant européen de Tesla, un ancien ingénieur de BMW, un ancien directeur marketing de Porsche et un ancien haut cadre du groupe VW, à qui l’on doit notamment l’impulsion qui aboutira à la Taycan, première Porsche 100% électrique. Bien sûr, l’homme n’a pas été recruté par hasard…

Mark Zero

Au Salon de Genève 2019, Piëch présenta son premier projet, le concept-car Mark Zero. Ce concept jeta les bases d’un coupé sportif sobre mais “explicite”, emmené comme il se doit par une technologie 100% électrique. On évoquait alors un total de trois moteurs, développant ensemble quelque 600 chevaux. Quant aux batteries, elles étaient positionnées de façon inédite, entre les occupants (idée exploitée par Maserati actuellement), et elles étaient si avancées qu’elles pouvaient être rechargées de 10 à 80% en moins de cinq minutes ! Mais pour cela, il faut un chargeur d’une puissance de 380 kW, qui était encore loin d’exister en 2019. L’objectif était d’atteindre 500 kilomètres d’autonomie et de proposer une voiture à moins de 1800 kilos. Enfin, il était question d’un début de production en 2022, et de développer ensuite deux autres modèles sur la même base, dont un SUV. Mais vous l’avez remarqué, nous parlons au passé.

Mark Zero

Mark Zero ©Shutterstock, Piëch Automotive

Ça ne vous aura pas échappé : 2019, c’était avant le Covid, avant les pénuries de semi-conducteurs, avant l’Ukraine et la crise énergétique. Or, même si l’on n’en est qu’au stade du développement, tout cela induit une remise en question des calendriers. Car heureusement, c’est de cela qu’il s’agit dans le cas de Piëch Automotive. Rien ne va aussi vite que prévu, mais le projet va de l’avant. Il suffit de visiter le site piech.com pour s’en convaincre. On constate que si certaines données techniques sont confirmées, d’autres ont été revues. Et bien sûr, les dates ont changé. C’est désormais 2026 que le constructeur vise pour le démarrage commercial de son coupé 2+2. La promesse de 500 kilomètres d’autonomie est toujours là, en revanche, la puissance maximale est passée à plus de 1000 chevaux. La technologie des batteries a évolué : on parlait initialement de refroidissement par air, le refroidissement est maintenant par immersion. Le temps de charge rapide passe de moins de cinq à moins de dix minutes, ce qui est toujours très rapide, d’autant qu’à présent, les bornes à très haute puissance existent.

Voilà où nous en sommes en ce printemps 2024 du projet de voiture de sport électrique Piëch, la cousine de Porsche. Si tout se déroule comme prévu et que la commercialisation intervient en 2026, on peut s’attendre à de nouvelles communications officielles dans le courant de cette année.

Vernissage de l’exposition Bodiless au club TheMerode

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Le vernissage de l’exposition Bodiless s’est tenu au club TheMerode. Elle réunit, sous le commissariat du designer chinois Song Tao, fondateur du Musée Yuan à Pékin, avec l’aide du collectionneur sinophile français Maxime Bureau, cinq artistes chinois qui travaillent la laque : Zhong Sheng, Yao Bangliang, Sun Wenjia, Ou Tingzhu et Liu Lijun. L’exposition est visible sur invitation jusqu’au 28 mars. ©  Martin Pilette

19/02/2025

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