Le Grand Hotel Bella Tola, beauté du Val d'Anniviers

À mesure que la voiture avance, on sent déjà le rythme changer, l’air devenir plus pur, plus dense, le silence s’instaurer. Puis on traverse les ruelles pavées des derniers villages de montagne, le regard happé par le paysage : le val s’ouvre, les montagnes se dressent, dominées par le mythique Weisshorn qui veille sur l’ensemble. Et l’on comprend très vite : on ne roule pas vers “un hôtel de plus”, mais on va pénétrer dans un vrai refuge – préservé, raffiné, authentique – qui promet une parenthèse hors du temps. Puis, au détour d’un tournant, surgit l’élégante bâtisse de l’hôtel Bella Tola. Ses murs anciens, épais, en pierre du XIXe siècle, racontent déjà l’histoire de ces montagnes et de ceux qui les ont aimées avant nous. On capte tout de suite que le séjour qui commence sera à part.

Un havre d’amour alpin

L’hôtel Bella-Tola n’est pas un palace clinquant mais un lieu de goût, de sensibilité, de chaleur – presque un musée vivant de l’art de vivre à la montagne : meubles anciens, boiseries, objets chinés, coussins feutrés… Tout ici est choisi avec patience par les propriétaires, la famille Buchs, pour conjuguer le charme d’un chalet d’autrefois et le confort contemporain. Le soir, on s’installe dans un des salons victoriens en enfilade – parquet sombre, fauteuils profonds, cheminée qui crépite – on entend la musique douce qui flotte, le feu qui crépite, les voix feutrées en fond… Et l’on savoure le sentiment d’être accueilli, choyé, “comme à la maison, mais en mieux”. C’est exactement le genre d’ambiance “Belle et Sébastien” : intime, rassurante, pleine de tendresse, d’odeur de bois et de pins, et de souvenirs d’enfance. Le tout, avec une élégance et une séduction affichée mais discrète. Quand on monte dans sa chambre, on découvre une literie de qualité, des détails raffinés – rideaux en velours, tissus épais, motifs alpins aux murs – le tout sous des pierres qui donnent un sentiment de robustesse et d’histoire. Sans luxe clinquant, mais avec ce petit plus de raffinement, de douceur, pour que l’on ne pense qu’à se poser, respirer, se ressourcer.

Deux saisons, deux visages

En hiver, la magie opère dès que l’on sort : les villages de Saint-Luc et Chandolin forment une station douce et élégante, intime, loin du tumulte des grands resorts. Le domaine skiable, avec ses 60 kilomètres de pistes, offre la palette complète : pistes boisées, belles pentes, forêts silencieuses, descentes douces ou plus sportives, possibilité de hors-piste, raquettes, ski de fond, luge, balade hivernale… Mais ce qui donne tout son cachet à la station, c’est l’ascension – ou la descente – par le Funiculaire St-Luc – Tignousa : en quelques minutes, on s’élève de Saint-Luc (1680 mètres) jusqu’à 2180 mètres, gagnant en altitude, en vue, en grandeur, l’esprit déjà planant. Le matin, skis au dos, on prend le funiculaire, on monte, on chausse au sommet – et hop, on glisse, on tourne, on respire l’air vivifiant des Alpes. On jouit d’un panorama vertigineux sur le Weisshorn, la Dent-Blanche, le Cervin, la plaine du Rhône tout là-bas, si loin… et si proche.

En été, le funiculaire ne dort pas, il sert de porte d’entrée à un autre paradis – celui de la randonnée, du VTT, des promenades en montagne, du grand air, des lacs d’altitude, des forêts, des alpages, des fleurs, des rires d’enfants, des pique-niques… On chausse ses baskets ou on prend son VTT pour partir à la découverte des sentiers ; ou l’on monte – pourquoi pas – jusqu’au sommet de la Bella Tola (le pic), ce sommet panoramique de 3025 mètres d’altitude, décrit comme l’un des plus beaux points de vue du Valais : air pur, sensation d’immensité, montagne et enfilade de sommets, ciel immense et vertige joyeux de l’altitude. À chaque saison, l’hôtel Bella-Tola reste ce havre rassurant, un antre douillet où l’on a plaisir à revenir, pour un thé, un apéro, un moment de calme, un feu de cheminée, un repas partagé… Ou pour une nuit sous la couette après une journée en plein air.

Un petit “empire” de montagne

L’hôtel Bella-Tola ne vit pas seul, il fait partie d’un ensemble plus vaste – le groupe familial dirigé par les propriétaires de longue date – qui compte d’autres adresses et initiatives à Saint-Luc. Ainsi, à deux pas, on trouve le Grand Chalet Favre, un “boutique-hôtel” au charme rétro, avec chambres en bois, terrasse avec vue sur la vallée et le même esprit d’accueil, plus intimiste encore. Sans oublier des chalets privatifs et un magasin de décoration. Un univers cohérent qui mêle tradition alpine, confort d’aujourd’hui, sens de l’accueil et authenticité. On trouve ici un esprit familial, un art de vivre, une vision. Quand on séjourne au Bella-Tola, on a l’impression d’être invité chez des amis de longue date. Et ça change tout !

Table, feu, musique

Dans les salons de l’hôtel, le soir ou après une journée active, on savoure une cuisine locale et authentique. Au restaurant de l’hôtel – dont le charme s’inspire de l’ancien : parquet sombre, murs à la chaux, œuvres encadrées – on déguste des plats du Valais : röstis, spécialités fromagères, croûtes au fromage, tartiflette, sans oublier les desserts simples et gourmands. Le restaurant-véranda “Chez Ida”, au décor inspiré des salles de restaurant d’antan – murs clairs peints à la chaux, bois sombre, photos fanées, ambiance chaleureuse – est un lieu à part. On y retrouve le goût du terroir, la générosité, le partage, comme lors d’un repas en famille après une promenade hivernale ou une randonnée d’été.

Par moments, le grand salon se transforme en lieu de concert, avec guitare, piano ou simplement voix. On écoute, on rit, on échange, on se sent bien, “chez soi, ailleurs.”

Douceur, détente, bien-être…

Après une journée de ski, de randonnée ou de montée jusqu’à la Bella Tola, l’hôtel offre un refuge de chaleur avec son magnifique spa d’altitude : le spa L’Ô des cimes. Piscine chauffée, sauna, hammam, fontaine de glace, cabines de massage… tout est pensé pour apaiser les muscles, détendre l’esprit, prolonger la rêverie alpine.

On glisse dans l’eau chaude, on laisse couler le stress, on respire l’air alpin qui s’est invité jusque dans la vapeur du hammam. On ferme les yeux – ou on les garde ouverts pour apercevoir, au travers des grandes fenêtres, les montagnes, les sommets, la neige ou les prairies et la forêt, selon la saison. On comprend que le luxe, ici, ce n’est pas le clinquant, mais le calme, la sérénité, le soin.

Puis on remonte dans sa chambre, on enfile un peignoir moelleux, on déguste un thé apaisant, on se laisse prendre par une douce fatigue bienfaisante. Tout semble léger et parfait.

“Belle & Sébastien” à Saint-Luc

Quand je repense à nos nombreux séjours à l’hôtel Bella-Tola, ce n’est pas tant les paysages spectaculaires – bien qu’ils soient à couper le souffle – que les sensations, les ambiances, les petits riens qui forment un tout. L’accueil discret et chaleureux, la chaleur du feu de bois, le parquet qui craque doucement, les parfums du fromage fondu, du bois, de la montagne, le personnel souriant en tenue sport-trendy de chez Lindbergh, l’air pur, le silence, les rires des enfants, les pas sur la neige, la lumière éclatante d’une belle journée d’hiver ou le ciel doré d’un séjour d’été sur les alpages.

Ici règne l’esprit “Belle et Sébastien” : la nostalgie douce, l’amitié, le refuge, la chaleur, la nature, l’aventure, la simplicité, le partage. À Saint-Luc, à l’hôtel Bella-Tola, on n’est ni dans un palace clinquant ni dans un simple gîte : on est dans un lieu de cœur, de mémoire, d’émotion – un lieu magique qui donne envie de revenir, encore, et toujours.