Martin Boonen
16 May 2024
Et si nous avions désormais un problème avec l’eau ? Pas (encore) avec son accès, certes, mais avec son coût écologique et sa qualité ? Coût écologique évident pour l’eau en bouteille et sa consommation boulimique de plastique. Son équivalent en verre, plus lourd, est, lui aussi, coûteux pour la planète : en eau pour le nettoyer et en carbone pour le convoyer. Depuis novembre dernier, lorsque le scandale des eaux contaminées aux polluants perpétuels éclate en Wallonie, éclaboussant les gestionnaires des eaux de tout le pays, on connaît désormais l’opacité qui entoure la qualité de notre eau du robinet. “Avec ces affaires, nous sommes passés d’un problème écologique à un problème de santé publique”, constate Pierre Mercier, CEO de MyWater, une start-up belge s’appuyant sur une technologie italienne.
Avec MyWater, il propose de purifier l’eau alimentaire au plus près des consommateurs : à l’embouchure de leur robinet… Dans la cuisine, un boîtier filtrant (avec filtre à charbon de coco, deux membranes d’osmose inverse et un dynamiseur) est relié à un petit robinet qui délivre en temps réel une eau véritablement débarrassée du chlore et du fluor, des bactéries (légionellose, E.coli…), des microplastiques, des résidus pharmaceutiques, des pesticides et des métaux lourds, dont évidemment les fameux PFAS. La seconde membrane d’osmose inverse est réglable, ce qui permet d’ajuster le goût de l’eau purifiée. Si, au début, on pouvait reprocher au système d’être gourmand en eau, ce n’est plus le cas. Il consomme désormais 12 à 15 litres par jour, soit l’équivalent d’une ou deux chasses d’eau.
Système d’osmose inverse fabriqué en Italie avec robinet alimentaire en Inox brossé ©MyWater
L’efficacité de cette technologie a un coût mais, là encore, Pierre Mercier a su se montrer ingénieux. En passant par un modèle de location (tout inclus : installation, entretien…), les services de MyWater sont accessibles à partir de 33 euros par mois.
L’autre grand projet commercial de MyWater consiste à s’appuyer sur une communauté : “On travaille avec un réseau de prescripteurs sérieux et crédibles – médecins, coachs sportifs, profs de yoga, naturopathes… – qui peuvent recommander notre solution. Ensuite, nous fonctionnons sans engagement : nous croyons fermement que nos utilisateurs vont continuer à boire de l’eau et constateront une vraie différence sur sa qualité”. Une conviction forgée par des résultats, puisque Pierre Mercier affirme que, jusqu’à présent, MyWater n’a pas perdu un seul client. Il faut dire que les derniers scandales évoqués ont ajouté de l’eau au moulin de sa société et que celle-ci est en pleine croissance. Démarrant sur le marché français (avant le Luxembourg) et en pleine levée de fond, Pierre Mercier prévoit que les 400 membres actuels passent à mille d’ici la fin de l’année.
Ne plus avoir à choisir entre la catastrophe écologique et les risques sanitaires pour un besoin aussi basique que celui de se désaltérer a, en effet, de quoi faire réfléchir !
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