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Restaurons un État stratège

Bruno ColmantDans le rétro

Bruno Colmant

13 March 2023

Devant les défis qui nous étreignent, je crois à la redécouverte d’un État stratège. Il s’agit d’un concept polysémique et syncrétique : chacun en aura une définition. La mienne relève probablement autant d’une mystique que d’une construction syncrétique intellectuelle d’empreinte keynésienne et beveridgienne.

Qu’est-ce que ma vision de l’État stratège ? C’est d’abord la reconnaissance que l’État doit se situer au niveau stratégique. C’est l’acceptation que l’État-politique et l’État-appareil sont légitimes. Et qu’ils sont donc un point d’ancrage.

C’est un État soustrait aux intérêts et lobbies privés, désarrimé de ce que le néolibéralisme anglo-saxon promeut, à savoir la destruction des structures collectives qui font obstacle à la logique d’un marché pur et sans friction. Ce néolibéralisme a déstabilisé les rapports de l’État avec la société.

C’est un État dont les représentants sont éloignés de tout conflit d’intérêt et de toute corruption, sont respectueux, humbles, modestes et à l’écoute, c’est-à-dire très éloignés des enfiévrés apprentis sorciers de la politique mégalomaniaque.

C’est un État cohérent, intelligent et démocratique, au service d’un projet cohérent et solidaire, car un État démocratique reflète et implique un compromis entre les classes sociales. C’est un État soucieux de faire participer les citoyens à l’élaboration des décisions ; un État qui associe réellement, de manière collective, ses ressortissantes et ressortissants à la gestion de la Cité. C’est un État qui est capable d’anticipations, d’actions accordées et structurantes, transversales et de long terme, et dont le pilotage conduit à subordonner toute action aux meilleurs équilibres sociétaux.

C’est un État qui est capable de cordonner et de planifier, avec le secteur privé, au travers de synergies, d’une clarification et d’une projection dans le temps, ses ambitions. Ce n’est pas un État-guichet, mais un État qui est entièrement convaincu du développement durable et de la valeur transgénérationnelle des services à la personne, comme l’éducation et les soins de santé. En matière d’écologie, c’est un État qui formule un récit fédérateur qui donne un horizon à l’histoire.

C’est un État protecteur, à la base du lien social, qui assure un juste partage des richesses et promeut des valeurs morales hautes, dont l’enseignement et le goût du travail et de l’entrepreneuriat. C’est un État au sein duquel les fournisseurs de capitaux et les travailleurs sont en situation de produire leurs efforts, tout en aidant les personnes les plus faibles ou vulnérables.

Un État stratège, c’est aussi un État qui assure une veille économique, en s’appuyant sur les corps académiques et les partenaires sociaux pour identifier les secteurs et les filières d’avenir. Dans cette orientation, c’est un État qui peut devenir co-actionnaire d’initiatives privées (éventuellement dans le contexte d’un fonds souverain) et qui puisse, le cas échéant, stabiliser l’ancrage des entreprises dans un contexte de délocalisation. C’est aussi un État qui fasse la promotion de la recherche et du développement selon le modèle de la triple hélice, c’est-à-dire l’interaction entre les mondes universitaire, industriel et public. En bref, c’est un État qui épouse la modernisation.

Il ne s’agit pas d’un État qui vassalise le secteur privé, mais qui en est l’interlocuteur de niveau sans y être subordonné. C’est donc un État qui n’est pas supplétif de la domination du capital, mais qui, au contraire, rapproche les pouvoirs publics et privés dans un rapport d’équilibre, et qui conduit à des allocations d’efforts concentrés dans certains domaines choisis relevant des besoins élémentaires. Un État stratège n’est pas le reflet d’une économie collectiviste, mais plutôt l’État d’une autorité partenariale.

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Maître italien de la pré-Renaissance, Cimabue, avant Giotto et Duccio, a, le premier, rompu avec la tradition des icônes byzantines en introduisant l’humanité dans la peinture.

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Du 22/01/2025 au 12/05/2025

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Foodiz, la nouvelle cantine d’entreprise

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À l’ère du télétravail, les bonnes vieilles cantines d’entreprise ont-elles vécu ? Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de les repenser. Lancée en janvier 2020, la start-up Foodiz aurait dû disparaître prématurément lors du premier confinement, quand les bureaux ont été contraints de fermer leurs portes. Mais ses fondateurs, Quentin Walravens et Thibault Vanhaelen, ont, au contraire, vu dans la crise une opportunité.

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