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Rédaction

05 July 2017

© Emmanuelle Jacobson-Roques


Eventail.be - La plupart de vos films se situent dans les villes. Pourquoi avez-vous choisi de tourner dans la campagne ?
Cedric Klapisch - En faisant « Ce qui nous lie » hors de la ville, je me suis rendu compte que c'était différent de tourner dans la nature. J'ai tourné pendant un an, au fil des quatre saisons, comme on fabrique le vin. Les quatre tournages portent sur une famille de jeunes vignerons en Bourgogne. Effectivement, la plupart de mes films se déroulent dans les villes. Ce n'est pas volontaire. Je suis né à Paris, dans un environnement très urbain. J'aime les villes parce que j'aime les gens. On y vit les uns sur les autres alors qu'à la campagne, les gens sont plus éloignés, chacun est plus isolé. La thématique de la lumière me touche beaucoup. J'aime l'ombre et la lumière, Rembrandt est ma référence sur le clair-obscur qu'on retrouve beaucoup à New-York.

 
 © Emmanuelle Jacobson-Roques

- Une fois de plus, les jeunes sont au centre de « Ce qui nous lie ». Pour quelles raisons la jeunesse et la transmission vous interpellent ?
- Je m'intéresse beaucoup à la transmission. J'ai trois enfants. C'est intéressant de voir ce qui se vit entre deux « étages ». Quand on devient papa, on comprend ce que c'est être père. J'aime bien la jeunesse, ce moment où beaucoup de choses changent. Dans « L'auberge espagnole », des étudiants vivent, partagent, se rencontrent avant de travailler, avec la question qu'est-ce qu'on va faire dans sa vie? Ce moment-là est formidable. Les trois personnages de « Ce qui nous lie », eux, ont entre 25 et 30 ans. Retravailler avec des jeunes me plaisait beaucoup. Avec la trilogie (ndlr : « L'Auberge espagnole » (2002), « Les Poupées russes» (2005) et « Casse-tête chinois » (2013), plus les acteurs devenaient des stars, plus c'était compliqué de travailler avec eux. J'avais le désir de retrouver l'insouciance, l'effervescence, l'enthousiasme de jeunes acteurs. J'aime bien filmer les gens qui ont envie.

 
 © Emmanuelle Jacobson-Roques
- « L'auberge espagnole » est une histoire de découvertes et d'enthousiasme. Y compris pour vous ?
- Quand j'ai eu l'idée de « L'auberge espagnole », ma sœur faisait un Erasmus à Barcelone. Je suis allé la voir dans son appartement qu'elle occupait avec cinq personnes. Chacun parlait une langue différente. Moi-même, j'ai été un étudiant français, à New York. J'ai mélangé des choses qui m'appartiennent. À l'époque, Barcelone n'avait pas d'images. Cela me plaisait que Cécile de France joue la Belge de service (NDLR : Isabelle de Groote), je venais de rencontrer Audrey Tautou, jeune actrice avant la sortie d'« Amélie Poulain ». Tout était enthousiasme, fraîcheur et découvertes. J'avais un désir de parler de l'Europe. Personne ne connaissait le mot Erasmus à cette époque. Quand le film est sorti, on a fêté le millionième étudiant Erasmus. On a filmé avec des francs et des pesetas et la sortie du film coïncidait avec l'apparition de l'Euro. Je sentais que quelque chose se passait avec l'Europe.
 
 
 
 © Emmanuelle Jacobson-Roques
 

« Ce qui nous lie » de Cédric Klapisch.
Avec : Ana Girardot, Pio Marmai, François Civil, Maria Valverde, Jean-Marc Roulot, Yamée Couture.
En salle.
«Artists in Focus Cédric Klapisch» à la Cinématek jusqu'au 29 juillet 2017.
www.cinematek.be

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