Inscrivez-vous à notre newsletter

Dr. Peter Schütt

11 March 2023

Elegance, 2022, 120 x 160 cm © DR

Polarizing, 2022, 120 x 160 cm © DR

Polarizing, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY

BLONDEMONKEY : ce nom insolite est bien sûr un nom de scène, un pseudonyme qui invite à conduire le spectateur sur la mauvaise voie. Lors de ma première conversation avec l’artiste idiosyncratique, la citation de Goethe tirée de son drame artistique Le Tasse m’est immédiatement venue à l’esprit : “Un talent se forme dans le silence”. Selon les rapports, l’artiste qui se cache derrière ce pseudo serait une personne extrêmement autodidacte. Il n’a pas fréquenté d’école d’art et n’a donc eu aucune formation artistique. Durant son temps libre, il est adepte de sports nautiques dans diverses disciplines, allant de l’aviron à la natation. Ces activités sportives lui donnent non seulement de l’élan, mais lui procurent également des impulsions pour sa production artistique. Il doit son talent et sa créativité à sa mère qui travaillait sur des collages abstraits dans un petit hangar et les utilisait pour décorer les murs de leur maison. C’est elle qui motive très tôt son jeune fils à faire de même et à laisser libre cours à son imagination. Il vécut sa plus belle période mais aussi la plus formatrice en tant qu’enfant brillant et curieux dans le courant des années 1997 et 1998, grâce à la découverte de la nature et de la culture espagnole avec sa mère.

Red Donna, 2022, 120 x 160 cm © DR

Red Donna, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY

BLONDEMONKEY utilise tous les outils picturaux, du crayon familier de l’enfance aux pinceaux et spatules, en passant par les seringues de peinture et les bombes aérosols. Malgré toute l’économie de la vie quotidienne, il ne lésine pas sur la couleur. Il ne craint pas les effets de couleurs vives et les contrastes. Le noir fait presque toujours partie des compositions contrastées et conflictuelle alliant le noir et le rouge, le noir et le rose ou le noir et le brun. Pourtant, ses peintures n’ont rien de sombre aux yeux du spectateur ; elles semblent au contraire lumineuses, car elles suscitent autant de rayons d’espoir sur fond sombre.

Les toiles de grand format ne laissent pas d’étonner le spectateur qui entreprend d’en observer les détails. L’abondance de motifs, parfois seulement suggérés, semble illimitée. Les objets d’usage quotidien, comme ceux à caractère symbolique font tout autant partie du mobilier que les références aux icônes du début du modernisme – Picasso, Dali ou Edvard Munch. Les figures de proue du Pop Art comme que Marilyn Monroe, Donald Duck et Mickey Mouse ne manquent pas. Or, c’est en grande partie à sa mère que l’artiste doit sa frappante proximité avec la nature. Son nom de scène BLONDEMONKEY était le surnom que lui donnait, dans l’enfance, la mère d’un ami. Après la mort de celle-ci, ce sobriquet est devenu la signature de l’artiste… et une évocation de ses jeunes années.

Triangle, 2022, 120 x 160 cm © DR

Triangle, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY

Le critique d’art Davood Khazaie, conservateur international du Pashmin Art Consortia, atteste que le talentueux jeune artiste a réussi à combiner deux genres picturaux, le Pop Art et l’Op Art, formant une symbiose très particulière. En ce qui concerne le Pop Art, les artistes représentent dans leurs œuvres des formes familières telles que le corps humain, des figures fantastiques ou des formes comiques. Cela donne à leur art un aspect contemporain et sensationnel. Les couleurs vives, les personnages de dessins animés, les célébrités et les formes sculpturales non identifiées offrent une grande marge de créativité artistique. De plus, chaque artiste développe une signature qui se reflète dans son langage pictural.

Rain Dance, 2022, 120 x 160 cm © DR

Rain Dance, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY

En 1969, le Pop Art – incompris – déclencha la controverse à la Documenta de Cassel, de même que le programme artistique accompagnant les actions du mouvement de protestation étudiante. Ce n’est peut-être pas un hasard si aujourd’hui, alors que nous vivons une époque tout aussi turbulente, ce mouvement artistique incite à de jeunes artistes comme BLONDEMONKEY à s’engager à leur tour. À l’époque, le collectionneur d’art Peter Ludwig avait acquis une grande partie des œuvres qui avaient suscité la polémique à Cassel et les a léguées au Musée d’art moderne de Cologne, qui possède aujourd’hui la plus vaste collection de Pop Art avec les États-Unis. Enfin, les sculptures imposantes, mais aussi les peintures lumineuses, saisissantes et de grand format sur toile, papier peint ou papier d’emballage ont su attirer l’attention de l’autodidacte BLONDEMONKEY, d’autant qu’elles sont désormais accessibles à tout moment sur Internet. À Hambourg, l’Op Art en particulier avait fait sensation. À l‘École supérieure des Beaux-arts, KP Brehmer met ses “graphismes triviaux” sous les feux de la rampe. Il qualifie sa propre production artistique de “réalisme capitaliste”, par opposition au “réalisme socialiste” de la propagande de la RDA. Ses œuvres, qui se concentrent sur des effets optiques et sont influencées par la publicité, le street art et le graffiti, des formes d’art alors émergentes, sont exposées dans de nombreuses galeries, musées et collections d’art de Hambourg, permettant ainsi à de jeunes artistes de s’en inspirer.

BLONDEMONKEY se considère comme un self-made man et voit toujours au-delà de son propre horizon. Comme sa mère, il s’intéresse à l’astrologie et demeure à la recherche de ses propres racines et pulsions. À son actif, il compte déjà plus d’une centaine de tableaux grand format. Sur ses innombrables croquis de design, le spectateur découvre parfois des messages codés qui invitent à la réflexion et dégagent une énergie positive. “Dans mon processus de peinture, une joie intérieure se développe pour l’image finie. L’euphorie qui s’ensuit me donne l’élan créatif.”

Undine, 2022, 120 x 160 cm © DR

Undine, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY

Le thème le plus important de BLONDEMONKEY actuellement est le corps humain. Mais que l’on se rassure : il ne l’utilise pas comme objet sexuel, mais comme pur objet d’art. Même si le corps apparaît superficiellement nu, il n’est ni suggestif, ni provocateur… Ce serait plutôt le contraire. Ces corps féminins incarnent la fraîcheur et la douceur des mannequins, ils semblent être imprimés en série sur des affiches, sans profondeur, purement planes, pour ne pas dire superficiels. Et cet effet est voulu. L’artiste s’intéresse particulièrement à l’esthétique du corps humain, comme s’il s’agissait d’une sculpture. Il s’appuie sur les stimuli de surface. Tout approfondissement et tout symbolisme allant au-delà de la simple picturalité sont supprimés.

Pour finir, j’en reviens à la citation de Goethe dans son œuvre intitulée Le Tasse, car, trop souvent, on ne cite que la moitié de son aphorisme. Mais dans son intégralité, il nous dit : “Un talent se forme dans le silence, un caractère dans le flux du temps”. J’aime ces processus de perfection artistique et de découverte de soi, autrement dit la “construction du caractère” au sens de Goethe. BLONDEMONKEY continuera d’enseigner les merveilles de l’art moderne, notamment grâce aux efforts inlassables de Pashmin Art. L’institution artistique internationale, dont le siège est situé à Hambourg, fera connaître ses œuvres dans des cercles artistiques renommés partout dans le monde.

En couverture : Elegance, 2022, 120 x 160 cm © BLONDEMONKEY (détail).

Osanna Visconti

Voyage, Évasion & Escapade

Informations supplémentaires

Pour plus d'information

Publicité

Tous les articles

Publicité