Bertrand Leleu
16 September 2024
© Tessier & Sarrou
René Lalique (1860-1945)
Lampe aux paons, verre moulé pressé, 42,5cm de hauteur
Vente du 5 juillet, Tessier-Sarrou, Paris
Extrêmement rare, cet exemplaire de lampe par René Lalique a été largement bataillé aux enchères. Il faut dire qu’il s’agit du premier modèle dessiné et réalisé par le maître. Très fier de ce décor, Lalique le reprendra d’ailleurs sur d’autres créations, tel le flacon Pâquerettes, dessiné pour le parfumeur Roger & Gallet, ou sur des bijoux et également un modèle de veilleuse. Le thème des animaux et de la nature était cher à l’artiste touche-à-tout. Après une enfance passée dans la Marne, René Lalique se retrouve à Paris et n’aura de cesse de créer des œuvres mettant en valeur la flore et la faune tant appréciées. Symbole de renaissance dans de nombreuses cultures, le paon fascine par sa beauté, ici magnifiée dans les représentations sur le chapeau de la lampe, où il fait la roue, et sur le pied où il repose sur une branche.
© Hôtel des Ventes de Monte Carlo
Cartier
Montre Rêves de panthères, mouvement mécanique, or gris, diamants
Vente du 9 juillet, Hôtel des Ventes de Monte Carlo, Monaco
Imaginée par la Carolorégienne Jeanne Toussaint au début des années 1930, la panthère devient l’animaltotem indissociable de la maison Cartier. La maîtresse de Louis Cartier a, en effet, pris la tête de la bijouterie et ses idées originales vont largement contribuer à l’essor de la maison parisienne. Que ce soit dans le domaine de la haute joaillerie ou de l’horlogerie, le félin sera réintégré dans de nombreuses créations. Titrée Rêves de panthères, la montre présentée à Monaco arborait une boîte pavée de 312 diamants (taille brillant) et un bracelet serti de 564 diamants sur or gris. Le cadran, lui-même pavé de 279 diamants, présente trois panthères devant un ciel changeant. Un ingénieux système de complication alterne le décor selon un cycle jour/nuit. Un véritable chef-d’œuvre d’horlogerie que n’aurait pas renié Jeanne Toussaint!
© Christie's
Tiziano Vecellio dit Titien (1485-1576)
Le Repos pendant la fuite en Égypte, huile sur toile montée
sur panneau, 46,2 x 62,9cm
Vente du 2 juillet, Christie’s, Londres (*environ 20,7M€)
Très attendue, cette œuvre de jeunesse de Titien, peintre majeur de la pré-Renaissance italienne, s’est envolée jusqu’à établir un record du monde pour l’artiste. Il faut dire que cette petite toile, datée vers 1510, possède en plus de ses qualités une destinée rocambolesque. Elle a appartenu à d’illustres propriétaires, dont les Habsbourg et le marquis de Bath. Dérobée par les troupes napoléoniennes au Belvédère, en 1809, elle est restituée à Vienne avant d’être revendue, puis de nouveau volée au marquis de Bath en 1995. Le détective spécialisé en art, Charles Hill, a réussi à le récupérer, comme il l’avait fait avec Le Cri d’Edvard Munch et la Femme écrivant une lettre à sa servante de Vermeer. Pour son premier passage en vente publique, l’œuvre a détrôné le précédent record établi en 2011 pour Une conversation sacrée, alors adjugé 12,3 millions d’euros.
© Artcurial
Mercedes-Benz
Roadster 300 SL, 1958
Vente du 29 juin, Artcurial, Golf Club de Saint-Tropez, Gassin
Présenté au Salon de Genève en mars 1957, ce nouveau modèle de 300 SL remplace le coupé “Papillon” dont la production s’arrête au début de cette même année, malgré un succès immense lors de son lancement. Cette version roadster répond mieux à la demande d’une clientèle exigeante et offre un compromis idéal entre véhicule sportif et raffinement citadin. Elle permet, en effet, d’atteindre aisément les 240 km/h, tout en offrant un confort inégalé jusque-là. Sortie d’usine en 1959, soit quatre ans avant la fin de la construction de ce modèle, cet exemplaire a la particularité d’avoir été livré à Cuba, juste avant la Révolution. Vendue dans un état remarquable, la belle a, de plus, bénéficié de l’installation d’une direction assistée électrique qui permet une conduite contemporaine des plus agréables.
© Rossini & Osenat
Louis Marin Gosset
Paire de pistolets et coffret ayant appartenu à Napoléon Bonaparte
Vente du 7 juillet, Rossini & Osenat, Fontainebleau
Véritable morceau d’histoire, cette paire de pistolets appartenait à Bonaparte jusqu’en 1814. Après la capitulation de Paris, le 30 mars de cette même année, l’empereur Napoléon Ier finit par accepter le traité de Fontainebleau, mettant fin à son règne pour lui et ses successeurs. À la suite de la signature, le 11 avril, Napoléon décide de se suicider. Il pense dans un premier temps à ces pistolets, mais le général Armand de Caulaincourt, fidèle ami, l’en dissuade. Il prend alors du poison, mais le vomit. On connaît la suite pour ce qui est du petit caporal, mais la paire de pistolets, quant à elle, est offerte à Caulaincourt et est restée dans sa descendance jusqu’à cette vente. On comprend aisément pourquoi lesdits pistolets ont remporté un tel succès et ont immédiatement été classés “trésor national” par le ministère de la Culture.
Publicité