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Jacques Charlier et Johan Muyle : deux générations d'artistes liégeois

Rédaction Eventail

11 April 2017

© Droits réservés

Entre Jacques Charlier et Johan Muyle, 20 ans de vie séparent les impressions concernant la scène artistique liégeoise actuelle.

Au mois d'avril, Liège est mise à l'honneur dans L'Eventail ! Retrouvez la suite de cet article consacré aux artistes de la Cité ardente en page 30 du magazine, actuellement disponible en librairies ou sur tablettes ici.

Quand on les interroge à ce propos, Jacques Charlier évoque tout d'abord une perte de vitesse suivie d'un certain renouveau (vécu actuellement)... avec notamment de nouvelles galeries telles que Flux News près de la gare des Guillemins, Yoko Uhoda Gallery, la Quai 4 galerie sur les quais de la Meuse mais aussi des confirmées comme la galerie Nadja Vilenne. Il cite également les Brasseurs, Espace 251 Nord, la galerie Lierhrmann, les Chiroux, la Biennale de l'Image Possible, le Madmusée (actuellement en rénovation) et la nouvelle petite galerie du KulturA, la Galerie Rature, qui parait plutôt prometteuse...

 
 © Laurence Charlier

 « Il n'y a pas de vraie collection organisée, il n'y a pas de conservateur vraiment sérieux. C'est un pugilat qui dort depuis des années. La dernière grosse expo à Liège c'était autour d'Anne Sinclair, Picasso et toute la bande à La Boverie avec une communication très professionnelle et un accrochage fait par des professionnels (effectivement l'expo 21, rue La Boétie a accueilli pas moins de 150 000 visiteurs. Pour rappel, elle retraçait la vie de Paul Rosenberg, le grand-père d'Anne Sinclair et va maintenant être présentée à Paris, Berlin et New York, ndlr). Sinon Liège, c'est un peu un laboratoire du bricolage, les gens font comme ils peuvent, par manque de moyens, on gère le tout avec des bouts de ficelle... En gros, les expos les plus professionnelles se font dans les galeries : Nadia Vilenne, Yoko Uhoda et Quai 4 qui font du très bon travail ! On peut parler d'une sorte de renouveau mais pas de collectionneur leader... Ceux qui achètent viennent de Flandres. Moi si je n'avais pas les flamands pour me sauver la peau, je ne sais pas où je serais. Dès les années 1960, en Flandres, c'est là où cela se passait. La fracture existe depuis la fin des années 1950, entre les francophones et le public de Flandres. Pourquoi ? Sans doute parce que les Francophones sont restés fossilisés sur l'école de Paris tandis que les flamands se sont branches sur les anglo-saxons et cela a été beaucoup plus vite de ce côté là. Peut-être trop vite d'ailleurs ? Le marché montre des signes de délire de ce côté là...

 
 Jacques Charlier, Courage to the last dépôt du groupe ARCELOR

Ne parlons pas de Bruxelles qui n'a toujours pas de musée d'art moderne... En Wallonie, il y a le Grand Hornu mais il n'est pas simple d'accès. L'an dernier, lors de la grande exposition à laquelle j'ai été invitée, j'ai été étonné de la fréquentation... C'est le seul lieu de niveau international dans toute la Wallonie d'un point de vue espace, d'un point de vue possibilité de circuit, j'ai pu faire quelque chose de super (en 2016, le Macs invitait Jacques Charlier autour d'une rétrospective intitulée Peintures pour tous qui eut lieu de février à mai, ndlr). ».

 
 Atelier Muyle © Christian Carez


Quand on donne la parole à Johan Muyle afin qu'il évoque sa perception quant au panorama liégeois, il nous confie les motivations qui l'ont poussées à s'installer à Liège dans les années 1980. « Je ne suis pas liégeois, je suis arrivé dans les années 1980. Comparée à d'autres ville, Liège présentait de la vie, des créations, tant d'un point de vue des arts plastiques que théâtral et notamment en musique expérimentale ou en jazz... Avec au niveau, entre autres, Isabelle Pousseur et le Cirque d'hiver où passaient des artistes en herbe comme Laurie Anderson. Une autre raison qui m'a poussé, c'est que Liège est une sorte de ville de province sans le côté cliché. C'est une ville où il y a un fleuve, cela change la perspective des villes. Ce qui manque un peu à Bruxelles d'ailleurs. Aussi, à Liège, il y a des espaces pour vivre, que cela soit en atelier ou en maison, assez exceptionnels. On a beaucoup de place, les environnements sont spacieux. J'habite en périphérie, je suis à 10 minutes du centre ville mais on se croirait dans les Ardennes. C'est également une ville proche d'autres pays : Maastricht, l'Allemagne, on est proches de la Hollande pour quelqu'un qui parle néerlandais c'est important. Et puis dernièrement, c'est une ville qui se modifie, qui se transforme et, comparé à Charleroi où je suis né, les industries sont en dehors de la ville.

 
 Atelier Muyle © Dominique Libert

D'un point de vue culturel, cela émerge, cela repart... c'est un tissu très mouvant. Moi je travaille avec la galerie Yoko Uhoda qui a ouvert un espace très dynamique pour les jeunes artistes belges et étrangers. Il y a quelques piliers comme la Galerie Nadia Vilenne puis un rien périphérique par rapport à Liège, mais qui fait un travail important pour les jeunes artistes, c'est la Chataigneraie à Flemalle. Il y a l'expérience des Brasseurs au centre ville qui se poursuit... Pointons également les résidences d'artistes RAVI qui donnent l'opportunité aux jeunes, pas seulement liégeois, de travailler. Je le cite en tant que responsable de l'atelier sculpture à La Cambre ! Finalement, il y a la Boverie même si on ne sait pas encore très bien où cela va aller, il faut souligner c'est un patrimoine exceptionnel de par sa situation, son architecture, etc. »

Au mois d'avril, Liège est mise à l'honneur dans L'Eventail ! Retrouvez la suite de cet article consacré aux artistes de la Cité ardente en page 30 du magazine, actuellement disponible en librairies ou sur tablettes ici.

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