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Maxime Delcourt

25 August 2021

© DR/Shutterstock.com

Quiconque a déjà posé une oreille sur La Superbe, le formidable album conceptuel de Benjamin Biolay, écouté les disques de Miossec, Julien Doré, Keren Ann et Mustang, plongé dans les albums de Jane Birkin composés par Étienne Daho ou lu les interviews de Bashung sait à quel point l'aura de Serge Gainsbourg paraît éternelle, perceptible dans cette façon d'agencer les sonorités, de faire sonner les mots et de sublimer une mélodie. Après tout, ce n'est sans doute pas pour rien si près de 180 samples de Gainsbourg sont aujourd'hui recensés – l'un des plus fameux étant sans aucun doute "Nouveau Western" de MC Solaar, qui reprend "Bonnie and Clyde", sorti en 1968.

Sans doute inspirés par le breakbeat présent dès 1968 sur "Requiem pour un con", nombreux sont les rappeurs à rendre hommage, de façon plus ou moins directe, à Gainsbourg : IAM, 113, Alkpote, qui s'autoproclame "Gainzbeur", ou même Hyacinthe qui, dans une interview à France Culture, se veut assez clair : « Il n'y a pas tant d'artistes aussi populaires avec des textes aussi fouillés, radicaux et aussi abstraits, qui demandent d'être attentifs. » En dehors du rap, il convient de garder en mémoire également les projets menés par les anglo-saxons : Monsieur Gainsbourg Revisited, où des formations telles que Portishead, Placebo ou Franz Ferdinand reprenaient des standards du français, voire même les deux albums de Mick Harvey (Intoxicated Man en 1995 et Intoxicated Women en 2017), toujours très habile dans sa façon de s'approprier le répertoire de son idole.

Reste que si l'influence est réelle, de Beck à Arctic Monkeys, de Sonic Youth à Air, une seule question mérite d'être posée : qui peut, en 2021, prétendre à une carrière similaire ? Impossible d'y répondre avec affirmation : toujours est-il que l'on retrouve un peu de son érotisme chez Sébastien Tellier, le même goût des propos salaces chez Damso, la même folie et la même liberté stylistique chez Katerine, voire une même passion pour les mélodies orchestrées chez Benjamin Biolay. L'influence est là, l'héritage parfois pesant, mais c'est bien tout le paysage francophone qui profite aujourd'hui encore de l'esthétique gainsbourienne.

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