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Au nom de la broche

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Christophe Vachaudez

08 September 2025

Elle fait son grand retour, séduisant la gent masculine comme la jeune génération, la broche renoue avec le succès et Wartski l’a bien compris en organisant cette exposition d’anthologie qui réunira pour un trop bref moment quelques 240 petits chefs d’œuvre illustrant l’histoire d’un ornement qui a traversé les âges et inspiré aux plus grands joailliers de sublimes créations. Issues des collections les plus prestigieuses, les broches présentées ont pour certaines une histoire toute royale. D’autres évoquent à merveille un style ou une époque, commémorent un événement ou font écho à un personnage célèbre.

Fournisseur des souverains britanniques, la maison Wartski fut fondée en 1865 et, très vite, se spécialisa dans les objets et bijoux liés à Fabergé. De nos jours, c’est Katherine Purcell, l’une des directrices, qui préside à sa destinée. Auteur de l’ouvrage de référence consacré à la dynastie des Falize, ses connaissances encyclopédiques et la confiance établie de longue date avec une clientèle avisée lui ont permis de réunir cet ensemble unique, bel aperçu de l’art joaillier à travers les siècles, de l’âge de bronze à nos jours. La sélection n’est certes pas aisée mais parmi les pièces les plus spectaculaires, on peut sans nul doute mentionner l’impressionnant bouquet de roses imaginé par Jean-Baptiste Fossin et acquis par la princess Katarina Pawlowna Bagration, comtesse Skavronsky (1783-1857). Des diamants substantiels rehaussent les pétales et les boutons de ce bijou daté du début des années 1830… de quoi scintiller de mille feux à la cour du tsar Paul Ier puisque la princesse était dame d’honneur de l’impératrice Maria Feodorovna.

© DR

En Grande-Bretagne, la reine Victoria épouse son cousin le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en la chapelle royale du Palais Saint James le 10 février 1840. Á cette occasion, la jeune mariée a offert à chacune des douze demoiselles d’honneur chargées de porter la traîne et toutes filles célibataires de ducs, comtes ou marquis du royaume, une aigle héraldique allemande aux ailes éployées constellé de turquoises. Les yeux ont été sertis de rubis et les serres retiennent deux perles. Le rapace exposé fut celui présenté à Lady Mary Augusta Grimston qui, quelques mois plus tard, convola elle aussi, devenant comtesse de Radnor. Preuve des liens d’attachement forts existant entre les deux époux, une broche en or reproduisant un bijou écossais admiré lors d’une escapade fut offert à Victoria avec cette inscription : “From Albert/Nov 21 1842” (date commémorant le premier anniversaire de leur fille Vicky). Le sentimentalisme et le romantisme connaissent alors leur apogée.

© DR

En France, l’impératrice Eugénie, consort de Napoléon III, professe un amour immodéré pour la parure. En 1868, elle commande une plume de paon à la maison Mellerio. Séduite par un modèle similaire présenté l’année précédente par le joaillier lors de l’Exposition Universelle de Paris, elle ne peut résister. Ornée d’un œil d’émeraude, de saphirs, de rubis et de diamants, le bijou met à l’honneur la maîtrise séculaire des artisans oeuvrant autrefois pour ce grand nom de la joaillerie française. Le liégeois Oscar Massin a d’ailleurs travaillé pour Mellerio avant de s’installer à son compte et d’imaginer des dentelles endiamantées aussi élégantes que diaphanes, comme cette délicate broche ruban. Selon les écrits du temps, l’intéressé vendait ses précieux ornements au mètre… assurément le début du surréalisme à la belge ! Également à la mode, les traînes de corsage qui soulignent le décolleté ou traversent le buste, de l’épaule à la taille. Un bel exemple dû aux joailliers associés Bapst et Falize pouvait se diviser en six broches, une astuce appréciée qui permettait aux coquettes de varier leur mise à l’infini.

L'impératrice Eugénie © DR

La tsarine Alix © DR

Autre témoignage d’affection, une broche où resplendit une imposante aigue-marine, fut offerte par le futur tsar Nicolas II à sa fiancée la princesse Alix de Hess. Exécutée en 1894, elle sort des ateliers de Carl Fabergé et porte les initiales du maître joaillier August Holmström. Le bijou a miraculeusement échappé à l’avidité des bolsheviks. Si un coin du voile a certes été levé, les surprises ne manquent pas au fil de ce riche parcours mettant la broche à l’honneur.

Cocktail de rentrée de L’Éventail

Vie mondaine

C’est dans le quartier historique du Sablon que L’Éventail a dévoilé son numéro de septembre, consacré au Design, lors d’un cocktail de rentrée convivial. Entre design contemporain, antiquaires, galeristes, créateurs et lecteurs fidèles, les univers se sont croisés et entremêlés, créant une atmosphère à la fois festive et inspirante. La soirée s’est tenue au sein de la galerie visionnaire Objects With Narratives, installée dans l’ancienne manufacture de fourrures Raymond Mallien. Dans cet écrin au charme singulier, les invités ont pu découvrir un dialogue subtil entre œuvres, mobilier, reflet de l’esprit novateur qui anime ce lieu unique. © Violaine le Hardÿ de Beaulieu

02/09/2025

Joëlle Dubois Rekindling

Arts & Culture

Intitulée Rekindling (terme évoquant le ravivement d’émotions ou de souvenirs menaçant de s’éteindre), cette exposition réunit des œuvres emblématiques et des créations récentes de Joëlle Dubois (°1990), notamment une première installation vidéo inédite réalisée avec l’artiste Florinda Ciucio.

Belgique, Courtrai

Du 06/09/2025 au 07/12/2025

Informations supplémentaires

Exposition

From Function to Fantasy: The Brooch

Adresses

Wartski
St James’s street, 60
SW1A 1LE Londres
Royaume-Uni

Dates

Du 1er au 12 octobre

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Artus Quellin, sculpteur royal

Chroniques royales

À l’occasion des 750 ans d’Amsterdam, le Palais du Dam a organisé une exposition en collaboration avec le Rijksmuseum pour mettre à l’honneur un artiste majeur du XVIIe siècle flamand, à l’origine du remarquable programme sculpté qui décore aussi bien l’extérieur que l’intérieur de cette imposante demeure royale qui, pourtant fut construite à l’origine pour assumer le rôle d’hôtel de ville. Et c’est tout naturellement que le roi Willem-Alexander a inauguré une rétrospective tout-à-fait exceptionnelle, la première consacrée à l’anversois Artus Quellinus (1609-1688), le représentant le plus important du style baroque dans la sculpture des Pays-Bas méridionaux.

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