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Sylvie Dejardin

20 March 2024

L’Éventail – Comment définir la ménopause ? À quel âge les femmes devraient-elles commencer à s’en préoccuper et comment maintenir au mieux un équilibre hormonal optimal ?

Guénaëlle Abéguilé – La ménopause devrait  être définie comme l’arrêt de l’activité  ovarienne pendant un an, après exclusion des autres causes d’aménorrhée. En effet, l’arrêt de l’ovulation peut s’expliquer par différents facteurs autres que la ménopause (excès de prolactine, d’hormones androgènes…). Un dosage de la FSH (hormone produite par notre cerveau qui stimule les ovaires) permet de confirmer que l’arrêt des règles est bien lié à la ménopause. Une femme attentive à son cycle peut  reconnaître son processus ovulatoire grâce à l’évolution de sa glaire cervicale. Cette  auto-observation aide à mieux se comprendre et à fournir des informations  précieuses aux professionnels de santé. des autres causes d’aménorrhée. En effet, l’arrêt de l’ovulation peut s’expliquer par différents facteurs autres que la ménopause (excès de prolactine, d’hormones androgènes…). Un dosage de la FSH (hormone produite par notre cerveau qui stimule les ovaires) permet de confirmer que l’arrêt des règles est bien lié à la ménopause. Une femme attentive à son cycle peut  reconnaître son processus ovulatoire grâce à l’évolution de sa glaire cervicale. Cette  auto-observation aide à mieux se comprendre et à fournir des informations précieuses aux professionnels de santé.

On peut préparer sa ménopause dès l’âge de trente-cinq ans. Un équilibre hormonal va persister au-delà de cette période. Il dépend essentiellement de deux facteurs : la santé des glandes surrénales, qui vont continuer à produire des hormones mâles (androgènes), et le tissu adipeux qui transforme ces  androgènes en œstrogènes. Les glandes surrénales jouent un rôle clé dans notre corps. Elles produisent, entre autres, le cortisol, hormone qui permet de gérer le stress, et des androgènes, y compris la DHEA, surnommée “l’hormone de la jeunesse”. La DHEA aide à construire et maintenir les  muscles et les tissus, et donc la peau. Les androgènes produites par les surrénales peuvent se transformer en œstrogènes grâce à notre tissu adipeux, montrant ainsi une connexion étroite entre ces éléments. C’est pourquoi les femmes très minces peuvent rencontrer plus de difficultés à garder un  statut hormonal optimal.

Le stress a un impact significatif sur la fonction des surrénales. Une exposition prolongée  au stress épuise ces glandes, réduisant leur capacité à produire les précurseurs hormonaux essentiels. Une femme sous stress intense depuis dix ou quinze ans aura des surrénales qui ne produiront quasi plus  d’androgènes et, par conséquent, cela com-promettra la synthèse des œstrogènes lors de la ménopause. Pour éviter des symptômes comme les bouffées de chaleur, il est important d’éviter le sous-poids et de  maintenir les glandes surrénales en bonne santé, non affaiblies par le stress. La gestion des émotions est une priorité.

– L’alimentation et le mode de vie peuvent-ils aider à gérer les symptômes de la ménopause ? Que pensez-vous du soja ?

– Pour gérer les symptômes de la ménopause, un mode de vie sain est crucial. Cela inclut le maintien d’un bon microbiote  intestinal grâce à une alimentation riche en fibres, en bons acides gras et en antioxydants. Il est important de privilégier une  alimentation non transformée, biologique, de saison et variée. Éviter les polluants et les perturbateurs endocriniens est également essentiel. Ces facteurs peuvent influencer les symptômes de la ménopause et réduire les risques associés, comme l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires.

Le soja et les phytoœstrogènes qu’il contient agissent comme modulateurs hormonaux:  avant la ménopause, ils peuvent aider à  réduire un excès d’œstrogènes et atténuer le syndrome prémenstruel, tandis qu’après la ménopause, ils peuvent légèrement activer  les récepteurs aux œstrogènes, aidant à diminuer les bouffées de chaleur. Toutefois, leur tolérance varie selon les personnes. Il est important de noter que la baisse des œstrogènes augmente la perméabilité de la barrière intestinale, entraînant une inflammation accrue. Quant au microbiote vaginal, une diminution des œstrogènes réduit le glycogène disponible (source de nutriments pour les bonnes bactéries), affectant la  population très bénéfique de lactobacilles et augmentant le risque d’infections vaginales, pour lesquelles des applications topiques d’œstrogènes peuvent être très bénéfiques.

– Que penser du traitement hormonal de substitution ?

– Le traitement hormonal de substitution avec des hormones bio-identiques (identiques à celles produites par le corps) est préférable. Il est important d’administrer les œstrogènes par voie cutanée pour éviter les risques thrombo-emboliques et hépatotoxiques associés à la prise orale, et d’y associer de la progestérone. Un traitement bien adapté, au cas par cas, peut diminuer les risques d’ostéoporose et de dépression, ainsi que les risques cardiovasculaires et neurodégénératifs. Cependant, toutes les femmes n’en ont pas besoin. Bien vivre cette transition ne s’improvise donc pas. La prévention et l’accompagnement jouent un rôle fondamental, pour un mieux-être global. Alors pourquoi s’en priver ?

Albert Oehlen, Untitled 2023

Arts & Culture

Royaume-Uni, Londres

Du 21/03/2024 au 11/05/2024

Informations supplémentaires

Livre

Troubles hormonaux, reprenez le pouvoir
Par Guénaëlle Abéguilé
Éd. Marco Pletteur
Novembre 2023, 416 p.

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