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Sarah Belmont

30 June 2023

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“Mignonne, allons voir si la rose/Qui ce matin avait déclose/Sa robe de pourpre au soleil…” Tout le monde connaît ces vers de Pierre de Ronsard (1524-1585), poète de la Pléiade dont la pépiniériste Marie-Louise Meilland a prêté le nom à une variété de roses, celle-là même que l’homme d’affaires Aram Ohanian et Adriana Karembeu (récemment séparés, NDLR) ont décidé de planter sur leur propriété, au cœur de la palmeraie de Marrakech. Pas étonnant que l’hôtel, équipé d’un spa, d’une salle de fitness, d’un restaurant et affilié au groupe Relais & Châteaux, s’appelle donc le Palais Ronsard.

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Et pourquoi pas Palais Rons’art, d’ailleurs ? L’établissement a été conçu par Gil Dez comme une véritable œuvre d’art. Si cela n’avait tenu qu’à lui, l’architecte d’intérieur l’aurait baptisé Villa Ronsard, pour marquer une continuité avec la Villa Gallici (Relais & Châteaux), une autre de ses créations, à Aix-en-Provence. “Je voulais engendrer un lieu unique, qui n’aurait rien à voir avec les hôtels d’inspiration indienne et andalouse alors en vogue. J’ai laissé mon esprit vagabonder et imaginé un palais cosmopolite avec un bassin central comme source principale de lumière.” De cette réflexion est né un croisement entre une maison coloniale, une villa toscane et un palais marocain, avec des touches Art déco et néo-mauresques.

Pour développer sa palette, Gil Dez a eu carte blanche. Ou presque. “Je visais un esprit plus ‘Cocteau’, à savoir plus linéaire et rehaussé de bleu, mais Adriana et Aram avaient une autre idée (tout aussi valable !), en tête”, dixit le designer, qui s’est alors rabattu sur le noir comme ton structurant pour l’ensemble. “Oui, mais pas n’importe quel noir. Un noir qui reflète la lumière. J’ai dû insister un peu, mais c’est passé (rires).” Si le lobby, aux allures de cabinet de curiosités, semble sombre, c’est pour mieux préparer les visiteurs à une bouffée de lumière dans la coursive qui suit. Cette fondation chromatique, entre le noir et le blanc, annonce en réalité un riche nuancier.

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À droite de l’entrée, un bar à l’ambiance feutrée, tout de rouge tapissé. À gauche, la teinte complémentaire : un restaurant où le vert opalin rencontre le blanc cassé. Un camaïeu qui a valu à cette pièce – un restaurant nommé Le Jardin d’hiver – de remporter le prix Versailles 2020. Quant aux vingt-deux suites et six pavillons qui occupent l’ensemble du terrain, chacune et chacun a été décoré dans une couleur différente. Anis, bleu pâle, jaune, turquoise… Sans oublier la numéro 4, entièrement habillée de rose, le coloris favori d’Adriana Karembeu. C’est d’ailleurs là que la mannequin, actrice et animatrice réside, quand elle est de passage. À l’extérieur, on s’attendrait à des flamands assortis, mais leur robe de bronze n’a pas été peinte à dessein.

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S’agissant des matériaux, là non plus rien n’a été laissé au hasard. Le noir fondateur vient du recours au tadelakt, un enduit traditionnel marocain habituellement utilisé pour étanchéifier une citerne et non à des fins esthétiques. La paille et le bambou dominent le mobilier extérieur, ainsi que le roof top qui donne sur la piscine chauffée de l’établissement. Tout a été réalisé sur mesure, les tapis et le paravent tressés en rotin et cuir ; les sols en terrazzo avec de plus gros fragments que ce qui se trouve d’ordinaire dans le commerce. Les salles de bains présentent de lumineux revêtements en marbre blanc. Les lampes en cuivre ont été tantôt chinées, tantôt fabriquées par un artisan de la médina ; les plafonds stuqués, dessinés par Gil Dez mais exécutés par des mains locales. “Ici, j’ai découvert des artistes qui s’ignorent.”

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Toute l’équipe vous le dira : Gil Dez a passé des journées à griffonner ses plans dans un cahier rouge, conservé quelque part sur place. La chasse est ouverte… Les esquisses reproduites sur les menus du Jardin d’hiver et du Verger témoignent d’un sens inouï du détail, car la réalité ressemble en tout point à ce que le designer avait en tête. Ce talent exceptionnel fait de lui le premier résident d’un lieu indéniablement inspirant. D’ailleurs, l’architecte d’intérieur aurait rêvé pouvoir créer une extension-atelier réservée aux artistes invités. La graine est semée. Peut-être germera-t-elle un jour ?

La Grande Bellezza © L’officine Universelle Buly

Beauté

Paris

Rembrandt van Rijn, Vieillard à grande barbe

Arts & Culture

France, Paris

Du 22/03/2024 au 30/06/2024

Informations supplémentaires

Adresse

Propriété SALAH 7 ABYAD
Municipalité Ennakhil
Marrakech, Maroc

Téléphone

+212 524 298 600

Réservations

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