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Martin Boonen

22 December 2016

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Eventail.be - Alexandra de Nonancourt, qu'est-ce qui ressemble plus à une bouteille de champagne qu'une autre bouteille de champagne ?

Alexandra de Nonancourt - Son style ! Et chez Laurent-Perrier, nous avons effectivement une vision très claire de notre style.

- Comment décririez-vous ce style ?

- Ce style à évidemment évolué avec le temps, mais déjà à l'origine, il y eut des choix forts. Eugène Laurent était un chef de cave, un homme du vin. Mathilde-Emilie Perrier, son épouse, était issue du monde agricole, une femme de la terre. C'est elle qui unit les deux noms de famille qui composent notre marque. En liant Laurent et Perrier, elle crée une maison de champagne qui trouve ses racines dans l'union de la terre et du vin : Laurent-Perrier. D'ailleurs, nous sommes installés à Tour-sur-Marne, en plein coeur du terroir, pas en ville, à Reims ou Epernay. C'est ensuite Mathilde-Emilie Perrier qui crée le grand vin sans sucre qui fera la renommée de Laurent-Perrier, notamment en Angleterre. C'était très moderne, puisqu'à l'époque les champagnes que l'on buvait étaient très dosés, très chargés en sucre. 

 
 Une parcelle de vigne à Tour-sur-Marne, chez Laurent-Perrier © François Allard

- Donc, le champagne Laurent-Perrier est un champagne très brut ?

- Entre autre. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons élaboré la cuvée brut nature Ultra Brut, sans aucune addition de liqueur de tirage. Mais ce n'est pas tout. Lorsque mon père, Bernard de Nonancourt reprend la maison Laurent-Perrier dont il avait hérité de sa mère, Marie-Louise Lanson (fille de Henri Lanson, de l'illustre maison de champage éponyme, ndlr), il avait une vision très claire pour les vins de Laurent-Perrier. Une vision d'ailleurs différente de celle de Lanson où il avait appris le métier : très marquée par le pinot noir et le vieillissement en fût de chêne. Mon père cherchait quelque chose de plus frais, de fin et d'élégant. Toute sa vie, il n'aura de cesse de travailler la signature de Laurent-Perrier. Il décide le premier de passer en cuves inox, les seules, pour lui, à pouvoir respecter l'identité et les caractéristiques du raisin. Bernard de Nonancourt disait que le goût du bois (ces notes boisées données au vin par les barriques en chêne) lui fatiguaient le palais. Il voulait quelque chose de clair en bouche. C'est un premier pas vers la philosophie de Laurent-Perrier. La seconde étape est celle de favoriser le chardonnay : un cépage difficile à travailler en Champagne car il murît tardivement. Mais, en opérant sur la vigne, on peut en faire, en Champagne aussi, un raisin magnifique. La prépondérance du chardonnay est devenue une partie de la signature gustative de Laurent-Perrier.

 
 La salle de dégustation du chef de cave Michel Fauconnier, dans la cuverie de Laurent-Perrier © Didier Boy de la Tour

- Abandonner le vieillissement en fût de chêne était un choix très osé. Est-il possible encore d'innover dans le champagne ?

- Mon père disait qu'on ne pouvait innover qu'en connaissant bien la tradition. Pour pouvoir apporter quelque chose de neuf, mais qui a de la valeur, il faut d'abord connaitre son sujet sur le bout des doigts. Nous sommes la quatrième marque de champagne au monde mais nous restons une entreprise familiale et entrepreneuriale. Je n'ai rien oublié de l'école du village de Tour-sur-Marne, de la fanfare ou nous défilions en costume de vigneron ... il n'y a rien de bling-bling chez Laurent-Perrier. Par contre, nous investissons en permanence : quand ce n'est pas dans les cuveries, c'est dans les vignes ... Même après deux cents ans d'histoire nous savons que nous pouvons nous perfectionner encore, et encore. Nous nous sommes engagés a aller vraiment loin dans l'expression de la qualité de notre champagne.

 
 Les caves de Laurent-Perrier © Fabrice Leseigneur

www.laurent-perrier.com

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