Martin Boonen
16 November 2024
Si la mondialisation née de la révolution Internet nous avait fait une promesse, c’était de pouvoir acheter ce que l’on veut, où l’on veut et à n’importe quel prix. La technologie a, certes, permis de libéraliser les échanges et les achats en ligne, mais nous sommes encore loin de ce que nous laissaient entrevoir les premiers e-shops. Il reste parfois plus intéressant de faire ses courses à l’étranger quand on en a l’occasion. “J’ai observé, pendant des années, ma maman, qui vit en Espagne, expédier ses produits préférés à ma sœur qui, elle, vivait à Rome. Malgré les frais d’expédition, cela restait très avantageux, explique Barbara Misson, Belgo-espagnole née au Brésil, fondatrice de Pakedia. J’ai voulu proposer à ceux qui n’ont pas de maman espagnole de profiter du même avantage.”
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La start-up Pakedia réexpédie donc des produits achetés à prix espagnol partout dans le monde. Il peut s’agir de références disponibles à l’expédition en Belgique, mais pour beaucoup moins cher (textile, tech…) ou de produits indisponibles ou introuvables en Belgique. On pense évidemment au secteur de la mode, avec des collections qui peuvent différer d’un pays à l’autre, ou aux produits alimentaires et aux spécialités locales, par exemple. Grosso modo, vous commandez le produit qui vous intéresse en Espagne et vous le faites expédier dans l’un des entrepôts de Pakedia sur place. La start-up de réexpédition se charge de l’acheminer partout dans le monde. Pour éviter à ses utilisateurs de se faire “assassiner” par les frais de livraison, Pakedia s’occupe de rationaliser les expéditions. “Notre tarification se base sur une fourchette de poids, notamment le poids volumétrique (un ratio entre le poids et l’encombrement – NDLR) : plus le colis est lourd, plus la réexpédition devient proportionnellement intéressante”, détaille Barbara. Cette méthode de calcul incite à rationaliser ses achats : au lieu d’avoir dix petits colis qui voyagent séparément dans des transporteurs différents, on fait faire un unique voyage à un colis qui contient les dix autres. Aux économies pécuniaires s’ajoutent donc celles du coût carbone des achats en ligne. La formule est si intéressante que certaines boutiques préfèrent passer par Pakedia plutôt que par les importateurs officiels dans leur pays !
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Quant à savoir si ce modèle est réplicable dans d’autres pays réputés pour leur coût de la vie modique, comme certains pays d’Asie ou d’Afrique, Barbara se montre prudente : “Les marques européennes, qui sont les plus demandées, ne sont pas, contrairement à ce que l’on pourrait penser, radicalement moins chères ailleurs dans le monde”. Actuellement, Pakedia a le vent dans le dos et cherche même à étendre ses entrepôts à Madrid afin de répondre à la demande.
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