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STUFF. a tout pour incarner l'avenir du jazz en Belgique

Belgian Band

Maxime Delcourt

29 December 2020

© STUFF.

Plutôt que de parler de la nouvelle scène locale, Eventail.be a décidé de donner carrément la parole à ceux qui risquent de secouer le paysage musical belge ces prochaines années. Le quintet anversois STUFF. a beau œuvrer depuis quelques années au dynamisme de la scène jazz, c'est bien son nouvel album, T(h)reats, qui témoigne d'un véritable savoir-faire mélodique, et d'un univers dans lequel on a envie de se lover à l'avenir.

Eventail.be - Votre troisième album sortira en mars. Après plusieurs d'activités, pensez-vous toujours faire partie de l'avant-garde ?

STUFF. - Nous n'avons jamais envisagé STUFF. comme une formation postée à l'avant-garde. On ne fait que réagir à ce qui nous entoure, en utilisant les outils à notre disposition, comme les musiciens de bebop le faisait dans les années 1940 en jouant des standards du swing. La musique actuelle étant principalement produite via l'électronique, on en a fait notre nouveau standard. Le temps nous dira si cette façon de procéder peut être considérée comme avant-gardiste ou non.

- Dans quelles conditions avez-vous enregistré T(h)reats ?

- Nous avons terminé la plupart des sessions juste avant que la crise du Covid-19 ne frappe. On a par la suite finalisé l'album en travaillant en petits groupes, ce qui représentait une sorte de défi, dans le sens où cela impacte forcément notre dynamique de groupe. Beaucoup de décisions ont été prises par mail, sans plan préconçu. À ce titre, il faut aussi préciser que l'on a également improvisé pendant quatre jours.

- Pensez-vous que le fait d'être basé à Anvers a un impact sur votre son ?

- Notre studio est basé à Anvers, mais notre son est plutôt belge. Deux des membres de STUFF., Lander & Menno, vivent à Gand, si bien que l'on se présente régulièrement comme un groupe originaire de Gantwerp. Et puis je pense que notre son est avant tout l'aboutissement de nos études, de nos influences, de notre histoire, de nos relations, mais aussi des fêtes auxquelles on participe.

Le groupe belge STUFF. sur scèhe
© STUFF.

- Est-ce facile de prendre des décisions quand on est cinq dans un groupe ?

- Non, c'est plutôt difficile. Le processus est lent, ardu, on se chamaille beaucoup. Mais c'est aussi une excellente façon de développer un univers original. Parce qu'il n'y a pas que la composition qui nécessitent une réflexion de groupes, toutes nos décisions sont prises ainsi.

- Pour T(h)reats, vous vous êtes réapproprié une œuvre de l'artiste Guy Vandenbranden. Pourquoi ?

- STUFF. est en résidence au Musée Royal des Beaux-Arts d'Anvers. Ainsi, nous avons pu fouiller dans leur énorme catalogue et on a fini par tomber sur cette belle œuvre, Composition, créée en 1987 : on s'est tout de suite dit qu'elle correspondait à notre musique. Un peu comme si cette œuvre d'art se démarquait des autres, comme si elle attendait qu'une musique puisse la compléter.

- Récemment, on vous a vu fréquenter des artistes tels que Thundercat, GoGo Penguin ou Robert Glasper : comment sont nées ces rencontres ?

- Par coïncidences, le plus souvent. GoGo Penguin est signé chez Gondwana Records, un label britannique sur lequel nous avons publié notre précédent album (Old Dreams, New Planets). Malheureusement, on n'a pas encore pu faire la fête avec Thundercat ou Robert Glasper, juste pu échanger quelques mots en backstage.

- Et celle avec Gilles Peterson, comment ça s'est passé ?

- On a eu la chance qu'il choisisse notre musique dans son émission, avant de nous programmer lors de la première édition de son festival britannique, We Out Here, en 2019. Cela nous manque de jouer au Royaume-Uni.

Le groupe belge STUFF. sur scène
© STUFF.

- Aujourd'hui, le jazz est redevenu une musique cool. Quel regard portez-vous sur la scène belge ?

- La Belgique a toujours eu une scène jazz forte. Nous pouvons être très fiers de la diversité de nos musiciens et de nos artistes. Jusqu'à récemment, notre pays investissait beaucoup dans les arts, ce qui lui a permis de s'épanouir et d'obtenir une reconnaissance internationale. Malheureusement, à cause d'une politique de droite (comme dans la plupart des pays à l'heure actuelle), la situation est en train de changer... Les budgets accordés à la culture sont fortement réduits, on supprime les cours de création dans les lycées... C'est très triste pour l'avenir de la culture belge, qu'ils prétendent cliniquement vouloir préserver. On continue malgré tout d'espérer que cela change, afin que les générations futures aient la chance que nous avons eu de nous développer et de consacrer notre vie à la musique.

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