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Dans la Cour des Grands : L’apparition

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Thomas de Bergeyck

08 June 2022

La Reine Elizabeth II au balcon de Buckingham Palace

C’est un jour comme il y en a tant dans ce coin du monde, autrefois centre de gravité d’un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. Et pourtant, Londres, ce jeudi 2 juin 2022 aura mis du temps à se lever. Le temps de voir passer l’image d’un futur roi, parfaitement posté sur son cheval, suivi de son héritier pour animer une parade devenue iconique. Le temps d’espérer que ce « soleil » tant attendu ne se lève, qu’il illumine les sujets venus pour aller à sa rencontre. Un Londres sans sa reine, c’est comme une nuit sans sommeil. C’est impossible. Pardonnez mon emphase, mais elle est légitime dans un moment aussi unique. Je fus, jeudi dernier, aux premières loges d’une journée sans précédent, Jubilé de Platine de la plus incroyable des cheffes d’état, qui célébrait également ses 96 ans et les 69 ans (chiffre inversé !) de son couronnement.

Ce matin-là, aucun soldat, qu’il fut grenadier, écossais, irlandais ou Blue, aucune parade, aussi magique qu’elle soit et encore mois aucune altesse revenue du fin fond de l’Amérique n’est parvenu à faire oublier celle que l’on attendait : Elizabeth Regina, deuxième du nom, souveraine du Commonwealth depuis sept décennies. Il aura fallu attendre 13h21 pour qu’enfin, elle apparaisse. Sur ce balcon froid et austère, bien que drapé de rouge et or, il ne manquait que l’auréole de lumière autour de son visage.

Je l’avoue, je n’ai pu m’empêcher de déployer à l’antenne l’emphase à la vue de sa frêle silhouette, aux tons pastel et au chapeau impeccable, qui n’a pas eu besoin de sourire pour rallumer les cœurs de tout un peuple. Pour le soulager aussi, car après tout, c’est pour elle qu’ils sont venus. Certes, l’Apparition prenait appui sur une canne, présentée à la face du monde comme un totem, façon de dire « je suis là, mais n’oubliez pas le sacrifice que je fais pour vous ». Mais qu’importe : le soleil, enfin, s’était levé sur Londres.

Londres aux couleurs nationales

Londres aux couleurs nationales © Yui Mok/PA Wire

Il n’y avait qu’à entendre la foule, trente minutes plus tard au même endroit, désormais envahi par des Britanniques aux trois couleurs rouge-blanc-bleu, de la jupe au chapeau en passant par le nœud papillon et le foulard. Pour son retour, l’Apparition a apporté une seconde couche de joie à tous ces citoyens qui n’attendaient qu’elle. À ses côtés, le plus jeune de cette famille resserrée, Louis de Cambridge, qui se demandait si les avions allaient arriver. « Je l’espère », lui a répondu la Reine.

La reine Elizabeth II et son arrière-petit-fils, le prince Louis

Moment de complicité entre le petit prince Louis et son illustrissime arrière-grand-mère © Doug Peters/Empics

Louis, l’autre surprise de cette journée. Un arrière-petit-fils facétieux, grimaçant, mais tout en tendresse avec sa Nanny. On a vu des visages levés vers le ciel, des doigts tendus au passage de l’escadron qui avait formé un « 70 » en plein ciel. Puis, après 5 minutes, les lèvres de l’Apparition, marmonnant « Voilà, c’est fini », avant de repartir dans l’autre sens, entrainant avec elle toute sa famille.

La Royal Air Force salue la souveraine jubilaire

La Royal Air Force salue la souveraine jubilaire © Paul Ellis/PA Wire

Ce spectacle, elle l’a tant vu. Est-elle encore impressionnée par cette vague humaine, par cette ferveur, elle qui a croisé 15 premiers ministres, en commençant par Churchill, qui a effectué 42 fois le tour de la terre ? Oui, vous avez bien lu : tel un Soleil, notre Apparition a elle aussi souvent fait le tour du monde.

© Aaron Chown/PA Wire

Ce jour-là, comme le disait Achille Van Acker, les gens ont eu besoin de monarchie comme de pain. Comme si leur vie en dépendait. Une inoubliable communion entre des fidèles et leur guide.

Apparaitre, rien de plus. Et c’est l’espoir qui renait.

Tous les samedi, de 18 à 18h30, sur Bel RTL, Thomas de Bergeyck vous propose de pousser les portes des palais pour évoquer la vie des monarchies et revient sur tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité des têtes couronnées.
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Photo de couverture : © Jonathan Brady/PA Wire 

Philippe et Mathilde de Belgique visitent un musée à Athène

Dans la Cour des Grands : Les Belges à la conquête de la Grèce !

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C’est un déplacement qui, sur papier, ne payait pas de mine : une visite d’état de trois jours, tout ce qu’il y a de plus officiel, avec un nombre très limité de rencontres. Parmi les journalistes au départ : un enthousiasme, disons, retenu. Je fus de la partie durant trois jours, du 2 au 4 mai, afin de couvrir l’événement pour la radio, la télévision et le site web d’RTL info. Et pour la déception, on repassera. Car ce voyage fut une grande réussite. D’abord par le symbole : c’est la première visite d’état de l’après-crise sanitaire. Un covid qui, relevons-le, n’a pas épargné la première d’entre toutes : notre reine, rétablie quelques jours à peine avant le grand départ. Symbolique aussi car, enfin, la Belgique reprend son bâton de pèlerin pour faire briller le talent belge extra muros.

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Sonja de Norvège, une reine au service de l’art

Chroniques royales

Peintre, adepte de la gravure et photographe enthousiastes, la reine Sonja de Norvège, artiste elle-même, n’a jamais ménagé ses efforts pour promouvoir l’art de son pays et ses récents engagements officiels le prouvent suffisamment. Ainsi, on l’a vue à Paris à l’automne dernier inaugurer une exposition au musée d’Orsay consacrée à Harriet Backer (1845-1932) ou à Stockholm couper le ruban d’une autre exposition mettant en parallèle le norvégien Lars Hertervig et le suédois Carl Fredrik Hill, soit plus de 100 toiles et dessins présentés à Waldemarsudde, l’ancienne résidence du prince Eugène Bernadotte. Cette année, c’est l’artiste Edward Munch (1863-1944) qui, indirectement, a mis à contribution la souveraine.

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Déjeuner avec Louis Sarkozy à Bruxelles

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Le 10 avril, L’Eventail a organisé une conférence captivante avec Louis Sarkozy, en partenariat avec le WTC Association Brussels. Le thème : un Napoléon méconnu, lecteur passionné. Loin du seul stratège, Bonaparte apparaît ici comme un amoureux de littérature, puisant dans les livres l’inspiration de ses choix politiques et militaires. Louis Sarkozy a brillamment analysé les lectures qui ont nourri sa pensée, dévoilant une facette intime et souvent oubliée du personnage. Animé par François Barrault, l’échange a conquis un public nombreux, reparti enthousiasmé et curieux, preuve que même les grands noms de l’Histoire peuvent encore surprendre. © Violaine Le Hardÿ de Beaulieu

10/04/2025

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