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Christophe Vachaudez

31 July 2023

De conception résolument moderne, le bâtiment surplombe le parc du Campo del Moro. Commencé en 2006, il s’est terminé en 2015, après moult atermoiements, et présente aujourd’hui sur six étages et une surface de 40.475 m², les trésors du Patrimonio Naciónal qui ne sont pas exposés dans les différentes résidences royales. La première sélection sera visible jusqu’en 2024 puis les expositions se suivront afin de mettre en valeur des pièces d’exception trop souvent remisées dans les réserves.

© Photo News

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Organisées de façon chronologique, les œuvres permettent de passer en revue l’évolution de l’Espagne à travers les dynasties qui se sont succédées et ont forgé l’histoire du pays. Rien que dans le domaine pictural, les plus grands artistes illustrent le goût des souverains qui ont fait appel à eux. Difficile d’en dresser une liste exhaustive mais on peut mentionner le polyptique réalisé par Juan de Flandes pour Isabelle la catholique, le paysage au Saint-Christophe de Joachim Patenir, des portraits de Philippe IV et de son épouse par Rubens, Salomé et la tête de Saint-Jean-Baptiste du Caravage, une Nativité de Lavinia Fontana, une Crucifixion du Titien, le fameux cheval blanc cabré de Diego Velazquez, ou encore les portraits de Charles IV et de la reine Marie-Louise par Goya, des scènes galantes de Watteau, des œuvres du Greco, de Tiepolo, de Hiacynthe Rigaud, de Michel van Loo et Pantoja de la Cruz pour ne citer qu’eux. Des horloges aussi car la collection du Patrimonio Naciónal fait partie de l’une des plus belles au monde, des tapisseries, des carrosses dont le fameux carrosse noir de Marianne d’Autriche qui date de la fin du XVIIe siècle ou un autre, plus récent, exécuté durant le règne de Ferdinand VII, la chaise à porteur rococo de Barbara de Bragance, le retable en argent et ébène de l’empereur Charles Quint, des soieries, des ornements liturgiques, des manuscrits, des armures, des instruments de musique, des sculptures, des porcelaines, des cristaux, des tapis, des costumes, du mobilier précieux, des documents historiques, des bronzes, des photographies, un imposant surtout de table, le dais de la reine Marie-Louise, les couronnes en diamants et topazes offertes par la reine Isabelle II à la Vierge d’Atocha et à l’enfant Jésus après avoir échappé à un attentat, bref, un aperçu d’une richesse et d’une variété remarquable qui nous invite à pénétrer les arcanes des collections royales, étoffées au fil des siècles par quantité de monarques mécènes et amateurs d’art.

Victoria Eugenia de Battemberg, con mantilla © DR

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Lors de son discours inaugural, le roi Felipe s’est réjoui que ces chefs-d’œuvre soient enfin accessibles au public et offrent à Madrid un nouveau pôle muséal de cette qualité…un must pour les futurs touristes en partance pour l’Espagne !

Photo couverture : © Photo News

James Ensor, Les Masques singuliers

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