Florence Hernandez
18 September 2024
Ils ont longtemps été synonymes de vins de garde, boisés et marqués par les tanins dans leur jeune âge. On en avait presque oublié que cette prestigieuse région, le Bordelais, produisait aussi d’excellents vins à boire dans leur jeunesse et donc sur le fruit. Des vins travaillés, qui plus est, en bio ou en biodynamie, parfois même sans un seul copeau ! Exit ce fameux “goût de bois” qui a longtemps saturé les papilles, alourdi les palais et dénaturé la saveur des vins. Bordeaux fait désormais une place aux breuvages qui non seulement racontent un climat océanique et un terroir d’exception, mais se révèlent aussi plus digestes et plus gouleyants. Tout en étant plus respectueux à la fois de l’environnement et… de notre porte-monnaie !
Un grand vin de Margaux à petit prix ? On en rêvait, le château du Tertre l’a fait ! Ce cinquième Grand Cru classé de 1855 appartient, depuis 2021, à la famille alsacienne Helfrich, célèbre propriétaire du groupe Grands Chais de France. Fort de son potentiel, ce vin, avec une base majoritaire de cabernet sauvignon associé à du merlot, du cabernet franc et du petit verdot, se caractérise par une belle alliance entre concentration et droiture. On retrouve dans cet assemblage la gourmandise et la mâche généreuse du merlot qui répond comme en écho à la puissance, à la fraîcheur et à la précision du cabernet sauvignon. Le cabernet franc, quant à lui, complète l’assemblage avec élégance et finesse. Enfin, le petit verdot apporte en touche finale structure et couleur pour un résultat superbe et d’un grand équilibre.
37,45 € • Où : cavistes
Stéphane Derenoncourt, un des plus grands consultants de la planète vin, conscient qu’il faut casser les codes de la consommation des bordeaux, est à l’origine de ce petit nouveau. Conçu et vinifié à son image, c’est-à-dire sans prétention, “Bdx Le Jus” se veut une réponse aux attentes des nombreux amateurs de vin qui refusent de se prendre la tête et une alternative aux vins de marque qui se ressemblent. Tout en portant haut et fort l’histoire et la culture d’une région, le message des sols argilo-calcaires sans filtre, à travers un assemblage de 50% de merlot et 50% de cabernet franc, lui confère une typicité fruitée, digeste et surtout facile à boire et à comprendre. Les petits plus ? La vision écoresponsable de ses contenants avec une bouteille légère coiffée d’une capsule courte et… son prix mini !
9,90 € • Où : cavistes
Acquis en 1970 par le baron Philippe de Rothschild, Clerc Milon Grand Cru classé de Pauillac est un des fleurons du Pauillacais et s’inscrit comme une référence au sein des tout grands vins du Médoc. Alternative aux premiers vins de ces prestigieux châteaux, les “seconds vins” savent tout autant tenir leur rang. Mieux : ils n’en finissent plus de nous convaincre, tant ils se sont améliorés d’année en année et représentent, aujourd’hui, une aubaine pour s’offrir l’excellence bordelaise à prix abordable ! Adaptables, ils peuvent se garder quelques années en cave, mais sont aussi excellents à boire jeunes. C’est le cas de Pastourelle de Clerc Milon, commercialisé depuis 2015. Issu des mêmes fabuleux terroirs que le grand cru classé, ce Clerc Milon affirme son caractère pauillacais tout en étant plus accessible, plus frais et plus gourmand que son aîné. Sur une robe grenat aux reflets pourpres, le nez solaire et expressif décline des arômes de cassis et de mûre, suivis de notes grillées et d’épices. Des tanins charnus et onctueux en milieu de bouche s’associent à une matière dense aux saveurs réglissées et chocolatées. La finale, longue et équilibrée, rappelle la fraîcheur du fruit. Une pépite !
36 € • Où : cavistes
Non loin du très célèbre Cheval Blanc et de l’appellation Pomerol, le terroir du château Chauvin, propriété de 15 hectares située au nord-ouest de Saint-Émilion, est vraiment exceptionnel. Il appartient depuis mai 2014 à Sylvie Cazes et à ses trois enfants qui y élaborent, avec précision et rigueur, millésime après millésime, des vins marqués par le merlot. De fidèles reflets de leur terroir. Baptisé la Folie de Chauvin, ce second vin est assemblé à partir de lots sélectionnés avec soin. À la dégustation, il présente un air de famille évident avec le grand vin du domaine. Mais cette Folie de Chauvin se singularise par un relief plus accessible grâce à sa rondeur, à sa vivacité et à ses belles notes sur le fruit, la vanille et le cuir. En bouche, le vin, rond et puissant, offre un bouquet très expressif. Et pour ceux qui ont l’opportunité de venir en visite dans la région, Sylvie Cazes est aussi l’heureuse propriétaire du restaurant Le Chapon fin, à Bordeaux. L’endroit idéal pour goûter la Folie de Chauvin ! Ce temple de la cuisine et de la culture, ouvert depuis 1825, a vu passer de très nombreuses personnalités comme Georges Clemenceau ou Sarah Bernhardt. Avec l’arrivée du nouveau chef, Younesse Bouakkaoui, Le Chapon fin est redevenu la table iconique et gastronomique de Bordeaux !
20 € • Où : caviste et Le Chapon fin, Bordeaux chapon-fin.com
Charmeur dès l’ouverture, il l’est aussi pendant toutes ses années de jeunesse ! “On ne plante pas une vigne pour quelques années, mais pour les générations suivantes”, martèle François Despagne à la façon d’un mantra. Or, côté temps, ce magicien du vin sait du quoi il parle ! Vigneron par passion et par engagement, il est issu d’une famille propriétaire de père en fils, depuis sept générations, du domaine Grand Corbin-Despagne ! Perpétuant avec respect les valeurs de cet héritage, le grand cru classé est produit en biodynamie, chose est encore trop rare sur cette appellation. Le Petit Corbin, frérot du célèbre Grand Corbin-Despagne, est un condensé d’équilibre et de fraîcheur sur une touche florale de fruits rouges acidulés. Un fruité très marqué sur une bouche douce et soyeuse, une chair pulpeuse et une finale digeste. Un vin qui fait du bien à la planète, qui plus est ? On dit oui !
20 € • Où : cavistes
Grand Cru classé de Margaux en 1855, le château Dauzac dévoile son deuxième vin, Labastide Dauzac, exemple parfait de ce que peut donner la finesse du merlot lorsqu’on l’associe à la fougue du cabernet sauvignon. Cette cuvée qui met à l’honneur la richesse du terroir médocain se présente sur une robe rouge profond, avec un nez marqué par la violette, la framboise et le poivre. En bouche, une attaque franche, des tanins à la fois fondus et soyeux signent un vin équilibré et mûr, à boire tout de suite même si ce nectar pourra se conserver au moins quinze ans en cave. Aisément reconnaissable à son étiquette jaune soleil, ce vin est une aubaine lorsqu’il s’affiche sur la carte des vins d’un restaurant pour son excellent rapport qualité/prix.
29,90 € • Où : cavistes
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