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Didier Van Cauwelaert, les joies de la vie après la vie

InterviewLivreNos Rencontres

Paloma de Boismorel

19 April 2023

Prix Goncourt en 1994 pour “Un Aller simple”, le romancier niçois d’origine belge collectionne les succès en librairie sans renoncer à son style, un mélange unique d’humour, de tendresse et d’impertinence. “La Vie absolue”, son dernier roman, explore avec malice les liens entre les morts et les vivants.

L’Éventail – Quel appel mystérieux vous a conduit à reprendre les personnages de La Vie interdite paru en 1997 ?
Didier Van Cauwelaert – La Vie interdite est le livre qui m’a accompagné le plus longtemps, puisque j’ai commencé à l’écrire quand j’avais dix-sept ans. C’est aussi, sans doute, avec le prix Goncourt, le livre dont on me parle le plus. Les personnages continuaient à m’appeler, mais je ne savais pas comment faire revenir la conscience de Jacques sur Terre. Il fallait quelque chose de brutal, puisqu’il était finalement parti en paix. Un jour, je me suis réveillé avec l’idée de l’exhumation.

– La paternité est un thème assez récurrent dans votre œuvre. Quelle est votre définition d’un bon père ?
 C’est quelqu’un qu’on adopterait. Les liens d’adoption ou d’élection sont souvent plus riches, plus profonds. Il y a des gens qui aiment leurs parents ou vont tout leur reprocher pour la seule raison que ce sont leurs parents. Cela créé des réflexes affectifs qui ne sont pas dans la palette la plus intéressante des liens humains.

– Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est “la vie absolue” ?
 Elle correspond à une perception accrue des joies et des souffrances qui caractérise la mort telle que la vit Jacques et telle que je la conçois. Cela ressemble à ce qu’en musique, on appelle “l’oreille absolue”. Ici, c’est la reconnaissance immédiate de chaque note qui compose les sentiments et les comportements. La vie absolue, c’est également celle que ne détermine aucun regard extérieur, aucun jugement, aucun calcul, uniquement l’intensité des sentiments qu’on éprouve.

– Vos personnages mentent beaucoup… Quel est votre rapport au mensonge ?
 Tout est dans la nature du mensonge. Ce qui m’intéresse, c’est de voir comment le mensonge devient à la fois salvateur et facteur d’une nouvelle forme de vérité. Alors, bien sûr, tout cela n’est pas simple, ni binaire. C’est cette subtilité dans le “penser vrai” et l’“agir faux” qui me fascine.

– “La Vie absolue”, par Didier Van Cauwelaert, Éd. Albin Michel, mars 2023, 272 p

Pour continuer la discussion, Alain Hubert sera au Cercle Royal Gaulois Artistique & Littéraire le mardi 9 mai 2023 à l’occasion d’une conférence

La vie absolue

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Informations supplémentaires

Conférence

Didier Van Cauwelaert : La vie absolue

Date & heure

Mardi 9 mai 2023, de 12 à 14 heures
La conférence sera suivi d’un déjeuner et d’une séance de dédicaces

Adresse

Cercle Royal Gaulois Artistique & Littéraire
Rue de la Loi 5
1000 Bruxelles

Inscriptions

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