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Le Mensonge de Florian Zeller

BruxellesscèneThéâtre

JC Darman

16 March 2023

Toute vérité est-elle bonne à dire ? Un voyage en eaux troubles au Théâtre Royal des Galeries où plus le spectateur croit s’approcher de la vérité, plus il s’en éloigne.

Après s’y être déjà frotté en février 2014, le Théâtre des Galeries remonte une des pièces les plus déconcertantes de Florian Zeller. Voici plusieurs années déjà que Zeller arrive en tête des dramaturges français contemporains les plus joués. Parmi ses pièces à (très gros) succès : La Vérité créée par Pierre Arditi en 2011 (puis montée dans une trentaine de pays) et Le Père créé par Robert Hirsch en 2012 (à l’affiche pendant trois ans à Paris), qui sera visible à Bruxelles au Théâtre Le Public à partir du 15 mars dans une mise en scène d’Alain Leempoel.

Sur la scène des Galeries, le rideau s’ouvre sur ce qui pourrait être une conversation anecdotique. Paul et Alice, un couple apparemment très uni, attendent leurs plus proches amis, Michel et Laurence, pour dîner. L’après-midi, Alice a aperçu Michel qui embrassait une autre femme dans la rue. Doit-elle en informer Laurence ? Paul tente de convaincre sa femme de cacher cette vérité. Fait-il ainsi de manière impartiale l’éloge du mensonge charitable ou a-t-il lui-même des choses à dissimuler ? Et elle, son apparent loyalisme ne servirait-il pas un dessein secret ? La vérité pourrait-elle être affaire de duplicité ? Va s’ensuivre un imbroglio embrumé et confondant de questionnements. L’auteur lui-même a déclaré que chaque scène de sa pièce est « un masque qui dissimule un autre masque ». Et ces masques ne finiront nullement par tomber.

© DR

Sans divulguer la fin de la comédie (car c’en est une), on va assister à un double dénouement (rare au théâtre) littéralement vertigineux. On est tenté d’abonder dans le sens du grand acteur Michel Bouquet qui considérait Le Mensonge comme une œuvre majeure et reconnaissait à Florian Zeller « un ton très particulier qui ne ressemble à aucun autre. » Zeller est connu comme un dramaturge qui écrit ses pièces en les gorgeant d’indications de mise en scène extrêmement précises et détaillées. Cette manière de faire peut bien entendu constituer une aide précieuse pour le metteur en scène et lui faciliter la tâche ; mais elle risque aussi de contrarier sa vision de l’œuvre, de son interprétation et constituer un frein à son inventivité. Ici, la metteuse en scène, Rosalia Cuevas, est parvenue adroitement à surmonter cette ambivalence. Elle respecte les didascalies de l’auteur tout en imprimant sa propre touche créative.

© DR

Si Rosalia Cuevas est une comédienne talentueuse et accomplie, en revanche elle n’a réalisé que très peu de mises en scène. Mais elle fait incontestablement partie de ces artistes pour lesquels les coups d’essai sont des coups gagnants. Elle signe ici une belle réussite qui n’a rien à envier à la réalisation originale de Bernard Murat à Paris. Elle injecte un tant soit peu de fluidité et de clarté à une situation qui peut pour le moins en paraître dépourvue. Il en va de même pour les comédiens des Galeries qui ne le cèdent en aucune façon aux créateurs parisiens. Pourtant là non plus la tâche n’était pas aisée pour Patrick Ridremont (Paul) et Hélène Theunissen (Alice) quand on sait que Zeller avait écrit sa pièce littéralement sur-mesure pour Pierre Arditi (tout comme il l’avait déjà fait pour La Vérité) et Évelyne Bouix.

© DR

Avec un talent habile Patrick Ridremont joue d’un physique qui inspire de prime abord gentillesse et empathie pour dérouter davantage encore un spectateur déjà décontenancé par le texte. Il a des mines et des réactions d’adolescent gaffeur et frustré. Hélène Theunissen, plus mature, inspire plutôt l’acrimonie d’une femme trompée en quête d’une vengeance tordue. La réplique leur est intelligemment donnée par Alexis Goslain (Michel) et Cécile Florin (Laurence) qui trouve toujours le ton juste de ses emplois. Le décor de Noémie Vanheste, plutôt chiche et peu élégant, est loin de l’idée qu’on se fait d’un appartement chic de bobo parisien.

Un spectacle d’une intelligence insolite à voir au Théâtre Royal des Galeries, Galerie du Roi à Bruxelles, jusqu’au 2 avril 2023.

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Informations supplémentaires

Pièce

Le Mensonge, de Florian Zeller

Théâtre

Théâtre royal des Galeries
Galerie du Roi 32
1000 Bruxelles

Dates

Jusqu’au 2 avril 2023

Sur internet

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