• HLCÉ

Décès de Lord Bath, le plus excentrique des aristocrates britanniques

News Gotha

Christophe Vachaudez

04 May 2020

© DR

[caption id="attachment_23908" align="alignnone" width=""]Lord Alexander Thynn, marquis de Bath[/caption]Avec ses longs cheveux bouclés et ses tenues aux couleurs vives, Lord Bath a défrayé la chronique pendant plus d'un demi-siècle. Cet éternel farfelu a mené une vie des plus débridées, faisant le désespoir de son père et de son fils.

Alexander George Thynn naît pourtant dans une famille traditionnelle, remontant au XVe siècle à un certain Raph Boteville. Au XVIe, Sir John Thynne, attaché à la maison du duc de Somerset, fait construire Longleat House qui demeure aujourd'hui l'un des plus remarquables exemples de l'architecture élisabéthaine en Grande-Bretagne. Le jeune Lord a deux frères et trois sœurs, dont l'aînée Caroline deviendra duchesse de Beaufort. Après des études aux Collèges de Eton et de Christ Church à Cambridge, il obtient un grade de lieutenant dans les Life Guards.

Alexander Thynn, marquis de Bath et peintre amateur provocateur
© DR 

Il entreprend ensuite un grand tour, réminiscence des voyages culturels initiatiques du XVIIIe siècle et revient de Paris, devenu un adepte convaincu du mouvement hippie. Il ne dérogera pas à ses principes et s'établira certes à Longleat mais en suivant ses propres règles. Le domaine est administré par son père et son frère et il tente de s'impliquer en suggérant de créer un parc animalier, une première à l'époque. L'immense navire menace de couler et après avoir vendu nombre de terres, le marquis se résout à suivre l'idée de son fils et, très vite, les visiteurs accrochent. Alexander épouse contre l'avis des siens Anna Gyarmathy, une séduisante actrice hongroise, dont il aura deux enfants : Lenka et Ceawlin.

Lord Alxander Thynn, marquis de Bath avec son épouse sur le toit du château de Longleat
© DR

En 1992, il devient le septième marquis de Bath à la mort de son père. Il s'empresse d'évincer son frère Christopher des affaires familiales le remplaçant par son fils le vicomte Weymouth. Enfin, il peut donner libre court à son âme d'artiste. Non-content de doter le parc de Longleat d'un des plus grands labyrinthes végétaux d'Europe, il s'attaque aussi à l'intérieur de la résidence familiale, offrant à certaines pièces une décoration peinte exubérante présentant dans la plupart des cas des connotations sexuelles marquées. Pas étonnant puisque Lord Bath a comme source d'inspiration principal le Kama Sutra. En sus, le divin marquis a importé sur ses terres du Wilshire un libertinage qui l'amuse grandement. Il se vante de compter plus de septante conquêtes dont certaines habitent toujours un cottage de grâce et de faveurs sur le domaine.

La château de Longleat, demeure des marquis de Bath
© DR 

Côté officiel, Alexander Thynn siège le plus sérieusement du monde à la Chambre des Lords, de 1992 à 1999, prônant pour sa région de l'East Anglia un illusoire séparatisme du pouvoir central. Grand seigneur, il accorde des interviews à tout va et s'amuse à poser dans une baignoire devant la façade de Longleat ou sur les toits en compagnie d'animaux factices. Souvent ingérable, Lord Bath s'était brouillé avec son fils qui avait essayé de faire déguerpir quelques anciennes maîtresses encombrantes.De plus, crime de lèse-majesté, le vicomte avait fait remiser une des dernières fresques paternelles sur le paradis et l'enfer, de peur de faire fuir les visiteurs de Longleat.

Lord Alexander Thynn, marquis de Bath, dans la cage d'escalier du château de Longleat
© DR 

Mais l'originalité semble familiale puisque Ceawlin Thynn qui a perdu sa première fiancée en 1996, à New Delhi, lord de l'écroulement d'un immeuble, a épousé Suzanna McQuiston, fille d'un tycoon nigérien. Chef connu à la BBC, la jeune vicomtesse n'a pas fait l'unanimité et aucun des parents de Ceawlin n'étaient présents le jour des noces. Le couple a aujourd'hui deux fils (John et Henry). Les voici désormais marquis et marquise de Bath, suite au décès de l'extravagant Alexander, emporté à 87 ans par le coronavirus.

Contre les troubles “dys” : bouger, parler et réfléchir !

Société

Les troubles “dys” – dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc. – semblent plus répandus que jamais, au point de susciter interrogations et inquiétudes dans de nombreuses familles. Certains y voient une meilleure détection, d’autres pointent un environnement peu adapté ou des méthodes pédagogiques dépassées. Certains spécialistes estiment détenir des solutions. Bérénice André nous livre son approche, parmi de nombreuses pistes possibles.

La BRAFA 2025

Vie mondaine

Comptant parmi les foires les plus prestigieuses du monde de l’art, la Brafa célébrait sa 70e édition à Brussels Expo, rassemblant 130 galeries venues du monde entier. © Violaine & Constance le Hardÿ de Beaulieu

26/01/2025

Publicité

Les 70 ans du grand-duc Henri

Chroniques royales

Non content de passer le cap de la septantaine, le grand-duc Henri de Luxembourg a décidé d’abdiquer le 3 octobre prochain en faveur de son fils le prince Guillaume, seulement quatre jours avant son jubilé d’argent, ce qui fait de 2025 une année particulièrement faste pour ce chef d’état apprécié pour sa discrétion et son sens du devoir.

Tous les articles

Publicité

Tous les articles